Planète jumelle (critique garantie 100 % aérée).

Si vous lisez cette critique (et je vous en remercie par avance), c'est que nous avons finalement survécu aux prédictions d'un peuple désormais éteint qui se baladait avec des plumes au derrière, aux interprétations foireuses de pseudo-journalistes en mal de scoop alarmiste et même au Gangnam Style, qui, je vous le rappelle, explose le record de visionnage sur Youtube (et si c'était ça l'apocalypse redoutée ?). Quoi de mieux pour fêter ça qu'un bon p'tit film d'anticipation, au point de départ proche du "Melancholia" de Lars Von Trier ?

Au style un tantinet pompeux de la pub géante pour Chanel du père Von Trier, le premier film de Mike Cahill préfère une approche plus rêche, moins glamour, à la mise en images typiquement indie, avec ce que cela implique de gros plans tremblotants et de musique planante ultra hype, pour un résultat tout aussi ennuyeux et artificiel.

Car derrière son pitch prometteur (la découverte d'une planète jumelle), "Another earth" peine à cacher une intrigue somme toute banale, énième histoire de culpabilité et de rédemption comme on en voit si souvent. Dommage, car l'aspect purement science-fictionnelle du film est passionnant, et l'idée d'une planète alternative avec une autre version de nous-même promettait de grands moments. Reste une interprétation impeccable et un ou deux plans très beaux.