Elle ne vient pas forcément pour moi du fait - qui est comme beaucoup l'ont dit - qu'au final cette other Earth n'est qu'un outil scénaristique. On aurait pu excuser l'erreur de marketing qui la met trop en avant comme une erreur mignonne de film indé qui survends maladroitement son produit.
Non, moi j'ai juste eu du mal a avoir de l'empathie avec cette blondasse qui est juste une imbécile finie.
(spoiler sur la tragédie entre Rhoda et John et leur relation future)
Je sais pas si j'ai été trop matraqué par les spots ultra choc de sécurité routière, mais moi l'archétype de la mignonne américaine qui commet l'erreur de jeunesse - erreur présentée comme naïve voire mignonne - de rouler bourrée et de littéralement défoncer la voiture d'une famille (oui oui, la meuf est a 200km/h à contresens en agglo, pied au plancher, tout va bien)
Bein moi je trouve ça juste très très con, et du coup bien fait pour sa gueule... Même si le cliché de la famille américaine qui rigole en coeur dans la grosse berline méritait bien une sanction dans leur bonheur bizounours, ils ont grossi le trait à outrance et bâclé les premières minutes décisives du film. Du coup bein y'a pas de questionnement moral qui pourrait nous tirailler, une raison "valable" pour la pousser a agir comme ça, ben non, c'est juste bien fait pour sa tronche.
Le quiproquo généré par son incapacité a annoncer au pauvre type qui elle est à largement pas été assez bien amené pour pardonner a cette cruchasse qu'elle finit par se le taper toujours dans le secret de qui elle est. Et au final on se retrouve avec une situation grotesque dont le mauvais comique dont on sait même pas s'il est voulu ne m'a en tous cas pas donné l'impression d'avoir quelque chose a faire dans ce film, ou pas de cette manière la.
Comme je disais dans le spoiler, le début du film a été bâclé selon moi, et pose mal les bases de l'empathie qu'on a envers les personnages.
La réalisation nous sort parfois un changement de focale brutal façon vieux docu choc pourri qui décrédibilise l'effet dramatique en me provoquant un éclat de rire. Des fois un rythme bizarre ou on enchaîne les champ contre champ à un moment ou il se passe absolument rien rend carrément le film agaçant et ennuyeux. S'ajoute a ça des personnages secondaires dont j'ai pas saisi l'utilité (icf. son vieux "collègue") à une scène de concert privé ou elle s'émeut à outrance face a une performance hybride entre la démonstration Leroy Merlin et la session d'enregistrement de bruitages d'un Walt Disney.
En revanche la souffrance de la solitude est bien retranscrite, (du coup je m'en suis délecté, hehe) et l'actrice joue bien l'apathie et le désœuvrement si on peut lui en attribuer le mérite... Il manque selon moi une sélection musicale qui sorte du lot - absolument pas infaisable (cf. Juno) - qui aurait donné de belles possibilités au vu de l'ambiance du film, mais non.
A la fin on assiste au sacrifice qui a l'air d'être émotionnellement au niveau d'un don de pot de nutella périmé qui traîne depuis des mois (rapport a l'empathie mal mise en place) puis on termine sur un cliffhanger dont on se fout de l'issue et qui peut laisser espérer à un peu de répit pour John.
Sur le papier ça paraissait bien ce concept de deuxième terre, bon au final on voit que dalle de cette deuxième terre, bon du coup c'est un film sur la rédemption ? Okay, mais dans ce cas la pourquoi elle fait rien pour arranger son cas et laisser ce pauvre type en paix ? Si travail sur elle il y a, il est forcément silencieux, et j'aurais adoré voir un personnage sage et saugrenu l'aider a se pardonner. Mais non rien de tout ça, ça donne envie de s'énerver comme un prof qui voit a quel point ça aurait pu être bien.
Bref, j'ai mal saisi le truc et j'ai pas aimé les différents clichés pourris sur lesquels en plus on base l'étoffe des personnages...
Ceux qui adulent ce film, je vais pas vous insulter par message privé mais en revanche je vous invite sincèrement a m'expliquer pourquoi ce film vaut autant a vos yeux, parce que même après la fin du film, Rhoda me sortait encore par les yeux.
Créée
le 18 nov. 2016
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