Anon
5.5
Anon

Film DTV (direct-to-video) de Andrew Niccol (2018)

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Alerte enlèvement : on cherche le talent d'Andrew Niccol !

Alors ça ne va pas être original... Mais je suis peiné et je ne comprends pas. Andrew Niccol semble être devenu à l'image des personnages d'Anon .. Inexistant.
Il nous revient avec ce Bienvenue à Gattaca-like, une sorte de parodie de ce qui a fait ses heures de gloire. Parce qu'on a beau retrouver la froideur minimaliste et les charges contre les dérives technologiques qui étaient présentes dans son premier film, l'émotion n'est plus d'actualité.


Ce qui faisait la force du personnage de Vincent dans Gattaca, c'était sa différence face au monde policé dans lequel il évoluait et sa volonté d'exister. Ici Clive Owen est absolument impassible et vide. La perte dont il est victime est tellement clichée qu'elle ne parvient pas à nous faire ressentir la moindre empathie pour lui (d'ailleurs, il se repasse toujours le même souvenir avec cette personne, comme s'il n'y en avait eu qu'un... Et le contexte bucolique pour illustrer son bonheur passé... Quelle inspiration !)


On est habitué à le voir désabusé Clive, mais bon sang, si on ose comparer cette prestation avec celle des Fils de l'Homme où on était complètement avec lui du début à la fin de ce film (incroyable), y'a de quoi pleurer. Et quid de sa relation avec Amanda Seyfried ? La meilleure chose que Niccol a trouvé pour les rapprocher ? Le cul. Les deux personnages ne se connaissent pas, ils ont toutes les raisons du monde d'être méfiants l'un de l'autre mais ils vont s'amouracher sans raison. Alors oui, ils sont très seuls mais visiblement, ils ne sont pas non plus très malins.


Le film est vraiment maladroit et ce, notamment dans une scène hilarante où Clive expose son plan de couverture pour attraper la criminelle. En 2 minutes de récit, il se créé une identité de mec millionnaire et se désigne pour se taper une escort girl de luxe qu'il lui permettra d'avoir un souvenir à effacer par la hackeuse.. Dur le boulot. Et puis ça ne tient pas debout une seconde : pourquoi la hackeuse ne chercherait pas à connaître le passé de ses clients ?


Certaines scènes bénéficient de bonnes idées telles que les hallucinations créées par hacking mais la mise en scène est tout du long complètement à la ramasse et peu inspirée. J'ai cependant apprécié la rupture entre les plans subjectifs en 16/9ème et ceux "classiques" en 1.85, il y a là le seul parti pris original du film.. C'est maigre.


Enfin, la trame dans son ensemble n'est guère éloignée de celle de Strange Days, notamment avec l'idée du tueur montrant à ses victimes leur propre meurtre. Sauf que dans le film de Bigelow, les scènes étaient réellement glaçantes. Ici, les victimes ont le temps de comprendre ce qu'il se passe, elles se voient visées par l'arme et restent figées bêtement. Je veux bien qu'il y en ai une qui réagisse ainsi, mais toutes ??


On pourrait croire que c'est les studios qui ont ruiné le film mais au générique, le "written, produced and directed by Andrew Niccol" laisse penser qu'il a quand même eu pas mal de libertés sur son projet. Comme pour Mute la déception est de taille. J'adore les dystopies au cinéma mais si c'est pour avoir un énième mauvais épisode de Black Mirror, je passerai mon tour la prochaine fois.

hotshort
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le 11 mai 2018

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