Je réévaluerai peut-être ma note, mais je viens de le revoir avec l'éclairage (que l'on m'a conseillé) de la psychologie et de la dépression (et non plus un visionnage 1er degré de ce qui semble être de la SF bon marché), et je dois dire que cela me fait foutrement penser au dernier film Mother! d'Aaronfsky, dont la lecture directe masque l'essentiel du contenu...

Donc re-tentez le coup en prêtant attention à l'état d'esprit des personnages, leur progression dans la folie... Le Shimer n'étant que le reflet (le prisme) de leur descente. A priori pas une invention de ma part puisque ce sentiment m'a été confirmé par des grands dépressifs (l'enfermement, l'impossibilité de communiquer avec l'extérieur, l'abandon des repères spaciaux et temporels, l'absence d'appétit, le sentiment de perdre les pédales, les hallucinations dont on ne sait si elles en sont vraiment, la perte de proches qui vivent la même expérience, la sensation que ce que l'on vit est inexplicable et pourrait ressembler à un monde parallèle pour les 'normaux', la 'grotte' qui constitue la fin de la descente, l'auto-destruction...puis l'état hébété et apathique...)

Et pleins de petits détails pas anodins comme la dualité (les 2 faons, les 2 actrices tatouées avec un ouroboros...), les questions autour de l'immortalité, les liens intéressants entre l'apoptose (je vous laisse chercher) et l'auto-destruction entre autre.

Sur ce dernier point j'en profite pour construire un pont fascinant avec Shining Girls, où il est question également de lien entre l'intrication des particules, la vie de personnes et la collision des galaxies... Pour faire simple la fameuse théorie unifiée (qui n'existe pas encore) qui expliquerait les interactions à toutes les échelles (quantique, gravitationnelle...)


Enfin je regrette que ce film n'ait pu sortir au cinéma, Garland a quand même osé ne mettre que des femmes dans un film d'action/SF/horreur, ce qui est vraiment une prouesse (exception faite de Kane, qui n'est malgré tout pas très visible). Je cherche, je cherche, peu de films me viennent à l'esprit où il n'y ait pas un homme qui vient envahir le script. The Descent peut-être? Haute Tension?

A noter que la dépression touche plus les femmes que les hommes, et essentiellement entre 20 et 50 ans, ce qui correspond vraiment aux profils des actrices. Un hasard?


Bon re-visionnage!

Cinéphage
8
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le 28 juil. 2022

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Cinéphage

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