D'aucun disent que Da Vinci Code était un raté monumental. A y regarder de plus près pourtant, le film de Ron Howard avait fière allure, car quelque soit sa qualité en tant qu'adaptation (le principal -sinon le seul- reproche formulé avec récurrence), en tant qu'objet cinématographique il tenait amplement la route.


Le réalisateur de Willow et de Frost / Nixon, l'heure de vérité récidive en adaptant à l'écran un autre roman de Dan Brown, Anges et démons. Il est question pour le professeur Robert Langdon, toujours interprété par Tom Hanks, de déjouer le complot ourdi par les Illuminati, une secte en marge du Vatican animé par le désir de vengeance depuis des siècles contre l'Eglise catholique après avoir été traquée par ses représentants. L'éminent spécialiste de l'étude des symboles devra empêcher l'assassinat des quatre cardinaux en lice pour porter la coiffe de grand manitou et la destruction de Rome, menacée par un dispositif suffisamment chargé en anti-matière pour que les enfants de Dieu rejoignent leur créateur. Amen. Langdon sera aidé dans sa croisade par la ravissante Vittoria Vetra (Ayelet Zurer), une scientifique à l'origine de la bombe bien malgré elle.


Howard semble avoir compris que sa mise en scène un brin trop minimaliste dans le premier opus devait s'étoffer pour donner à cet Anges et démons un élan plus généreux et moins paresseux. Son film témoigne effectivement d'une maîtrise salutaire, tant du point de vue de la mise en scène que de la narration. Moins chargée d'effets sonores, le cinéaste a également levé le pied sur la présence de la musique, auparavant incessante jusqu'à l'épuisement. Ce nouvel épisode possède un emballage plus alléchant, grâce à sa myriade d'acteurs tous plus excellents les uns que les autres (le phrasé d'Ewan McGregor, très shakespearien, est délectable) et sa photographie crépusculaire et somptueuse, mais les facilités scénaristiques ne plaident pas en sa faveur. L'histoire, bien moins ambitieuse que celle de Da Vinci Code, intéresse sans passionner, et l'on aurait aimé une intrigue bien moins alambiquée d'autant qu'elle ne brille pas pour son originalité. Une suite qui tutoie d'un peu plus près les anges mais conserve hélas quelques vieux démons.

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le 21 avr. 2013

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Kelemvor

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