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Les conflits intergénérationnels et la question de savoir si les parents connaissent vraiment bien leurs enfants ne sont pas nouveaux. C’est le sujet, entre autres, de « L’horloger de Saint-Paul » (1974) de Bertrand Tavernier, transposition à Lyon d’un roman de Georges Simenon, « L’horloger d’Everton » (1954) où un père découvre que son fils, en cavale avec sa petite amie, est accusé d’avoir tué un homme. Plus récemment, Thomas Bidegain, dans « Les cowboys » (2015), filmait un père à la recherche de sa fille, partie rejoindre des djihadistes. Ici, il s’agit d’une mère, Lide (Patricia LÓPEZ ARNAIZ), inquiète pour sa fille Ane qui a disparu depuis 3 jours. Le réalisateur réussit actualiser le thème en situant l’action au Pays Basque [où l’organisation indépendantiste E.T.A. (Euskadi Ta Askatasuna = Pays Basque et Liberté) a arrêté sa lutte armée en octobre 2011] mais dans un autre contexte, celui de l’environnement avec des militants aux actions violentes, rejoints par Ane (17 ans,


crâne rasé, portant tatouages et piercings


), dans une ville (vraisemblablement Hernani en Guipúzcoa, à 10 km au sud de Saint-Sébastien) hostile à la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse (par l’entreprise Zadorre où travaille Lide) et responsable de l’expropriation, entre autres, d’un centre social et de logements. Cela rappelle « Night moves » (2014) de Kelly Reichardt où 3 écologistes décidaient de détruire un barrage hydro-électrique et provoquaient, involontairement, la mort d’un campeur. En fait, le film devrait s’intituler « Lide » car c’est la mère qui en est le vrai personnage, déterminée à trouver sa fille, quitte à se fâcher avec tout le monde (


son ex-mari Fernando, au chômage, est beaucoup plus consensuel


), sans complaisance pour Ane (


qui l’a traitée de mercenaire de l’Etat et de pute


) qu’elle aime profondément, malgré sa duplicité. On y trouve aussi une ambiance, à la fois proche des films de Ken Loach (images peu lumineuses, ville terne où prolifèrent les tags et autres graffitis, personnages ordinaires) que du cinéma indépendant avec des plans séquences à l’intérieur filmés à la steadicam ou à l’extérieur, des plans fixes ainsi qu’une caméra qui filme à travers une porte ou une fenêtre.

bougnat44
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le 5 avr. 2021

Critique lue 105 fois

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