Deux coeurs brisés

Non, ce n'est pas une note objective. Je me bouffe en ce moment la série classique de Doctor Who et je suis super, super attachée à sa première incarnation - le grand-père avec son petit rire, ses "mmh ? Doctor Who ?", son côté protecteur, sa mauvaise foi, et j'en passe. J'aime vraiment Doctor Who - le personnage comme la série.

An Adventure in Space and Time raconte dans un très bel hommage la genèse de l'aventure du Docteur : qui en a eu l'idée, qui l'a produit, quelles difficultés ont été rencontrées, l'arrivée du succès, et puis, surtout, Hartnell, William Hartnell, pour qui ce show a manifestement eu une telle importance, et qui est ici campé par un David Bradley magistral qui a su capturer, je le pense, toutes ses mimiques et une grande partie de son essence. De sa perplexité initiale - et qui ne le serait pas en lisant le pitch de Doctor Who ? - à ses yeux qui pétillent lorsqu'il voit passer des gamins en daleks qui lui demandent son autographe, parce que c'est lui, le Docteur ; jusqu'au moment où il doit se rétracter pour laisser place à l'inimitable Patrick Troughton qui, il faut le dire, lui est un formidable successeur.

Notons aussi une première partie consacrée à la productrice Verity Lambert, qui est partie après l'épisode Mission to the Unknown, et qui au départ n'a pas hésité à rentrer dans le lard de tous ceux qui souhaitaient la décourager dans ses démarches. Sans elle on aurait peut-être pas eu les daleks...

Bien que peut-être un chouïa trop pathos par moments - mais ça m'a vraiment posé aucun problème - l'ensemble fera résonner vos coeurs de Whovians, jusqu'aux dix dernières minutes qui se chargeront elles de vous les briser.

Vous serez d'autant plus touchés, je le pense, si vous avez vu les trois premières saisons, où One, ce cher One, mène la danse.