A la fin des années 70, les relations entre milieu social, coupe de cheveux et émancipation étaient complexes... La contre culture hippie et la révolution sexuelle des années 1960 (Cf. la comédie musicale "Hair") étaient encore présentes. Irving Rosenfeld (Christian Bale, méconnaissable) nous apparaît dès l'ouverture du film comme un looser. Il est joufflu, il a une impressionnante brioche, et il masque tant bien que mal (plutôt mal) sa calvitie en se collant une moumoute. Sydney Prosser (Amy Adams) est très séduisante mais elle est tout aussi inadaptée socialement que lui. Ce n'est pas leur aspect physique mais leur sensibilité (notamment musicale), leur intelligence et leur ambition qui font qu'ils s'attirent mutuellement. L'agent du FBI Richie DiMaso (Bradley Cooper), beau gosse, est lui aussi très ambitieux et il comprend vite comment il pourrait tirer profit de ce couple d'escrocs bancal. Mais il a sa part de fragilité : un milieu familial modeste et une volonté de s'embellir qui s'exprime par des boucles (de cheveux) improbables... Le maire Carmine Polito (Jeremy Renner), qui est la cible du FBI, arbore une banane un peu trop voyante pour quelqu'un d'honnête. Quant aux préoccupations de la femme d'Irving Rosenfeld, Rosalyn (Jennifer Lawrence), elles tournent autour de sa longue chevelure blonde, de son vernis à ongle parfumé et de sa lampe à bronzer. Les personnages ont tout pour être antipathiques et il n'est donc pas facile de rentrer dans le film malgré sa très bonne réalisation et son humour. Mais on finit par s'attacher à eux car ils luttent tous pour leur ascension sociale tout en restant lucides.

Qui bluffe le plus ? Lequel (lesquels) de ses faussaires sera (seront) le(s) plus malin(s) et qui se fiera trop aux apparences ? Un très bon film du type de "L'Arnaque" : le spectateur comprend vite qu'il a intérêt à être attentif s'il ne veut pas lui aussi se faire rouler (trop facilement) dans la farine...

Tous les acteurs, y compris Robert De Niro (qui jouait déjà dans "Happiness therapy", du même David O. Russell), sont excellents.

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le 9 févr. 2014

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Gritchh

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