Le film démarre avec la voix off de Lester Burnham (Kevin Spacey) qui nous dit d'emblée qu'il est mort. Et il nous raconte la dernière année de sa vie....
En 1999, Sam Mendes n'avait réalisé aucun film. Il était un metteur en scène de théâtre réputé. Mais Spielberg, producteur du film à travers Dreamworks, avait entre ses mains le scénario de "American Beauty" et il a pensé à ce futur grand cinéaste...
Un choix qui s'est avéré judicieux tant Sam Mendes a mis en scène avec talent cette histoire.
Cette comédie dramatique est construite comme un polar. En utilisant la voix off du mort pour raconter ce qui s'est passé, il utilise le même procédé qu'ont déjà utilisé avec talent Brian De Palma ou encore Billy Wilder. Et il arrive à se hisser à leur niveau...
Le scénario est écrit pas Alan Ball, inconnu à cette époque mais qui depuis nous a gratifié de "Six Feet under" et "True Blood", 2 séries cultes. Le scénariste nous brosse un portrait décapant de l'Amérique. Pour cela il nous dresse une série de personnages savoureux, premiers rôles comme second !
On va commencer par la famille Burnham. Lester est un homme marié avec Carolyn (Annette Benning dans son meilleur rôle ) qui est une femme snob, méprisante qui semble avoir perdu le gout de vivre jusqu'à ce qu'elle ait un amant. Ils ont une fille mal dans sa peau. Quant à lui, il est un homme qui n'ose rien dire mais qui a décidé de dire tout haut ce qu'il pense tout bas depuis quelques années. Et il va prendre soin de lui et se faire plaisir...
Leur fille Jane va tomber amoureuse de Ricky Fitts (excellent Wes Bentley) , le fils de leur nouveau voisin qui passe son temps à tout filmer comme un voyeur. Son père (joué par un Chris Cooper saisissant et glaçant) est un militaire dont on apprendra très vite qu'il est homophobe. Sa meilleure amie Angela (Mena Suvari parfaite) est une jeune fille sure d'elle et aguicheuse: son père va s'éprendre d'elle..
Kevin Spacey trouve ici un de ses grands rôles. Et c'est même encore plus troublant de le revoir maintenant vu son affaire médiatisée. Quand on le voit sourire bêtement avec quasiment la langue qui pend face à Mena Suvari, on est en droit de se demander s'il joue ou pas...
A travers tous ses personnages , Sam Mendes nous balade et on se rend compte qu'ils ont quasiment tous une bonne raison de vouloir la mort de Lesther ce qui fait que le spectateur cherche qui va le tuer. La réponse est étonnante...
Sam Mendes entre dans la cour des grands dès son premier long métrage avec "American Beauty". Il signe, grâce au brillant scénario, un film délicieusement subversif, drôle (un humour parfois noir) et parfois jubilatoire. Le film eut un gros succès (plus de 3 millions d'entrées rien qu' en France !) mondial et est devenu rapidement un classique multi-oscarisé (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur sans compter d'autres nominations).

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le 27 juin 2022

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