"American Beauty" est le papa de la série "Six feet under". Si vous avez aimé l'un, vous aimerez sûrement l'autre. Ces deux œuvres ont comme point commun, outre leur auteur Alan Ball, de s'attaquer à un sujet assez rarement traité au cinéma (puisque pas très vendeur), la mort.

Malgré cela, dans "American Beauty", tout est beau, les cadres, les mouvements de caméra, les décors (même l'arrière boutique où Lester rencontre Ricky est clean), la lumière, et par dessus tout, la musique. De mon point de vue, le message du film est que la mort peut être belle et que nous n'avons aucune raison d'en avoir peur. Et ce sentiment, aucun film n'avait réussi à me le faire ressentir avant celui là.

Mais pourquoi réussit-il, là où plein d'autre ont échoué ?

Tout d'abord, parce qu'au bout de 10 secondes de film, le narrateur, et le personnage principal, Lester (Kevin Spacey dans son meilleur rôle), nous annonce qu'il mourra dans moins d'un an. Ainsi, le spectateur attend la mort du personnage plutôt que de la subir.
Ensuite, parce que Sam Mendes nous prend par la main et nous guide, avec délicatesse et tranquillité, vers l'inéluctable. Le film jongle avec une impressionnante facilité entre humour, sexe, poésie, situations absurdes et violentes (des fois tout ça dans une même scène).
Le spectateur est souvent prit à contre pied, ce qui a pour effet de désamorcer des situations devant lesquelles il n'est pas toujours facile de faire face. Cela nous prépare, je pense, à affronter, avec plus de recul, le destin de Lester. On finit par voir sa mort à travers les yeux de son voisin Ricky, et à se demander, comme lui, si il n'y a pas un peu de beauté dans tout ça...

Vous ne comprenez pas un mot de ce que je vous raconte n'est ce pas...? Ne vous en faites pas, un jour vous comprendrez.

Créée

le 2 avr. 2011

Modifiée

le 7 août 2012

Critique lue 1.4K fois

27 j'aime

1 commentaire

Anyo

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

27
1

D'autres avis sur American Beauty

American Beauty
Gand-Alf
9

Suburbia.

Premier long-métrage de Sam Mendes, "American beauty" permet au cinéma hollywoodien de retrouver la verve qui était la sienne dans les années 70, empruntant au cinéma indépendant sa liberté de ton et...

le 20 oct. 2013

179 j'aime

American Beauty
Jambalaya
8

Des roses pour Angela.

Après s'être pendant très longtemps regardé le nombril, Hollywood et les États-Unis semblent avoir pris le parti depuis quelques années de regarder une partie moins reluisante de leur anatomie...

le 16 déc. 2012

114 j'aime

23

Du même critique

Game of Thrones
Anyo
8

(R)évolution télévisuelle

HBO a régné sur le petit écran pendant une bonne dizaine d'années avec des séries comme "Oz", "Les Sopranos", "Six Feet Under", "The Wire", "Deadwood" et j'en passe. Avec l'arrêt des "Sopranos" et...

Par

le 6 juin 2012

143 j'aime

24

Only God Forgives
Anyo
8

Le langage du silence

Le cinéma est un art Visuel et Auditif. Notre cher réalisateur Danois acquiesce et nous livre une oeuvre à la facture audio-visuelle irréprochable. "Only God Forgives" rejoint "Samsara" et "The...

Par

le 24 mai 2013

140 j'aime

11

Un prophète
Anyo
9

Merci Monsieur Audiard

Le cinéma français d'aujourd'hui c'est quoi ? C'est son film le plus cher : "Astérix aux jeux olympiques", c'est Michael Youn qui réalise, c'est la dernière miss météo qui joue les premiers rôles,...

Par

le 18 déc. 2010

95 j'aime

4