Alice au pays des merveilles par Gaylord G
Alice s’éclipse lors de sa demande en mariage pour suivre un lapin dans les bois. Hérésie pour la bourgeoisie présente, sage pulsion finalement pour Alice qui va alors découvrir le monde qui hante ses rêves.
Tim Burton nous signe un univers magnifique et merveilleux. En phase avec le dessin-animé de 1951, chaque éléments est ici sublimé par des graphismes tout simplement bluffant. Alors certes, Avatar est passé avant en plaçant la barre très haute, cependant ici, la comparaison n’a pas vraiment lieu d’être. L’environnement, les personnages et même le ton général du film sont totalement différents. Bien plus burlesques, colorés et tout simplement pas créés avec les mêmes techniques, les graphismes ne peuvent être comparés. Le “pays des merveilles” est ici féérique et luxuriant et nous est offert pour contemplation durant une première partie du film envoutante et enivrante.
Inspirés du cartoon, les personnages ont subit un re-design général. Tim Burton imprime donc son imaginaire et sa vision d’Alice en nous proposant une œuvre tant personnelle que créative. Il nous propose de suivre Alice quelque année après ses précédentes aventures au pays imaginaire. Curieuse et incertaine d’avoir déjà vu un tel monde, elle redécouvre innocemment ce qui le compose. On retrouve alors tout les personnages emblématique et mémorable.
Le scénario se densifie en apportant de nouveaux éléments à l’intrigue. Les histoires parallèles à la trame principale viennent alors prendre une place importante et rendent l’intrigue bien plus intéressante. Le film perd cependant un peu de sa folie pour gagner en aventures et en action. Les personnages sont moins développés, les répliques moins scintillantes et géniales et l’histoire en elle-même n’apporte rien d’intéressant. Tim Burton a t’il vraiment fait le bon choix en voulant donner une dimension héroïque à ces nouvelles aventures ? Personnellement, je regrette Alice rêveuse, créative et passionné du dessin-animé et n’ai vraiment pas vu d’intérêt à la retrouver adolescente. Est-ce ici le signe d’un lissage poussif de l’original pour satisfaire la masse, pour plaire à un public d’adolescent pré pubère n’aillant même pas vu l’original ?
La bande-son est à la fois magnifique et magique et nous propose des thèmes épiques et somptueux. Le monde d’Alice prend alors une dimension sombre et inquiétante. Bien plus noire que les précédentes adaptations, cette version d’Alice aux pays des Merveilles assume son virage vers la maturité. Certains le regretterons et resteront nostalgique, d’autres adhéreront en y voyant une histoire plus dynamique et sensationnelle.
Au final, Tim Burton ne parvient pas à donner vie à son univers, faute à une histoire bien trop pauvre et fade. Après la première moitié de film, une fois que les personnages ont été présentés, le film ne parvient pas à décoller. Le seul plaisir reste donc dans la description et la contemplation de ces personnages si haut en couleur, en caractère et si parfaitement modélisés et joués. Rare sont les moments où l’ambiance s’oublie pour laisser place à l’histoire qui finalement reste bien anecdotique. On regrette donc la folie et l’originalité du dessin animé, pour ce contenter de la beauté de cette nouvelle aventure. Dommage.