Je n’ai jamais été un grand fan de cette comédie et la trouve à chaque fois plus mauvaise que la précédente. L’histoire originale étant tellement réécrite (à sept mains quand même !), il n’en reste plus grand-chose et le scénario s’échine alors à boucher les trous. Une danse orientale ici, deux fins pour le prix d’une sans qu’aucune ne soit satisfaisante, trois péripéties là-bas pour un scénario totalement décousu et un résultat franchement décevant. Seuls Fernandel et ses amis Marseillais (vus dans d’autres de ses films) sauvent l’ensemble du naufrage total. Il faut bien tout le talent de l’acteur pour arracher quelques sourires par moments et rendre l’entreprise supportable. Je n’ose même pas imaginer le sentiment que m’inspirerait ce film si je n’étais pas sensible aux pitreries de Fernandel.


La relecture du conte part pourtant du bon pied. Ali Baba et Cassim ne sont plus frères mais entretiennent un lien de maître à serviteur. Ali Baba tombe sous le charme de Morgiane qu’il a achetée pour l’intégrer au harem de son Cassim. Il découvre la caverne des voleurs, veut s’affranchir de Cassim, partager les richesses avec tous les pauvres et conquérir le cœur de Morgiane. Malheureusement, les bonnes idées sont mal exploitées, les rebondissements se limitent à de simples rebondissements sans véritable ressort narratif et la confrontation finale tant attendue entre Ali Baba, Cassim et le chef des voleurs se réduit à une poursuite quelque peu grotesque. Aussi, au lieu d’avoir une comédie endiablée, se trouve-t-on face à une succession de tableaux souvent inaboutis et décevants.


Le film tournant presque exclusivement autour de sa vedette méridionale, les autres personnages sont inexploités. Morgiane est une potiche prétexte à une improbable romance, Cassim n’existe que pour être l’antithèse d’Ali Baba, le chef des voleurs n’a que trop peu de choses à défendre. Avec davantage d’épaisseur, ces trois personnages auraient réussi à donner un résultat plus enlevé. On apprécie cependant certains personnages secondaires dont celui incarné par le toujours truculent Édouard Delmont. La couleur locale, si elle est caricaturale, est efficace. Mais c’est bien évidemment trop peu pour convaincre, le film ayant, en outre, la mauvaise idée d’être de plus en plus faiblard au fil des minutes pour sombrer totalement dans un ultime message d’une naïveté confondante.


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le 21 juil. 2022

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PIAS

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