"Alexandrie-New-York" est le dernier volet d'une série de films de Youssef Chahine à portée plus ou moins autobiographique ("La mémoire", "Alexandrie, pourquoi" …). Le personnage principal s'appelle toujours Yehia et représente un cinéaste qui se penche sur son passé.
Ici, Yehia se souvient de ses années d'étude dans une école de cinéma à Pasadena en Californie et de son amour pour une jeune fille, Ginger, que les hasards de la vie et peut-être les différences culturelles ont séparé. À l'occasion d'un hommage qui lui est rendu à New York, il retrouve Ginger, celle qu'il a aimé il y a une quarantaine d'années pendant ses études et qu'il avait brièvement revue une vingtaine d'années auparavant. Il découvre que Ginger a eu un enfant de lui qui a justement une vingtaine d'années. Mais la rencontre entre un père – égyptien - et un fils – américain - ne s'avère pas si simple…
Mais au-delà de cette histoire romantique entre rires et larmes qui est déjà belle en soi, Youssef Chahine nous offre un film où toutes les époques se mélangent dans un tourbillon de spectacles, de ballets et de chansons.
En arrière-plan, ce qu'évoque aussi Chahine, c'est ce fameux rêve américain qui se traduit parfois en désillusions ou en désenchantements. C'est aussi le regret que la politique internationale des grands pays ait imprégné et modifié certains équilibres dans les relations entre les peuples comme par exemple, la fin de l'harmonie qui existait depuis toujours entre les diverses communautés arabes ou juives d'Alexandrie.
"Alexandrie … New-York" est un film où tous les rôles (égyptiens et américains) sont tenus par des acteurs égyptiens … Une belle façon de jeter un pont entre les différentes cultures comme à travers ce magnifique ballet "Carmen" sur une musique de Bizet ou les scènes de théâtre d'Hamlet.
Avant-dernier film d'un Chahine qui a alors 78 ans … Belle raison pour lui pardonner quelques petites maladresses de ce très beau film …