Film dans sa version cinéma:
Avant de me farcir la version longue de 3h30 (appelée Alexandre revisited), j'ai voulu de prime abord revoir la version sortie au cinéma chez nous. Histoire d'avoir bien en tête le film et par conséquent pouvoir faire un comparatif entre ces deux versions.
Quelques mots, à propos du très décrié Alexandre: bien qu'inégal, Oliver Stone nous a livré un péplum de haute envergure, bien loin des standards hollywoodiens. Son oeuvre possède un souffle épique d'une force incommensurable. Et le plus fort dans tout ça, ce n'est pas tant caractérisé par de gigantesques batailles, mais plutôt dans la frénésie des personnages décrits et de leurs joutes verbales. Alexandre est une épopée pleine de furie, excessive, virulente et surtout passionnante. Je n'ai pas vu le temps passé, le scénario est béton de chez béton.
Bref, je l'ai bien plus apprécié que lors de ma 1ère vision, j'en deviens pratiquement fan, c'est tellement viscéral, ça m'a tellement passionné (l'histoire est d'une richesse incroyable) que je ne vois plus vraiment ses défauts alors qu'ils sont pourtant évidents. Comme par exemple, le côté grand guignol qui ne passe pas très bien sur toutes les scènes ou alors les deux batailles qui ne sont pas spécialement impressionnantes en dépit des moyens conséquents alloués. Sur ce dernier point, j'ai trouvé la mise en scène un peu confuse et j'ai décelé certains parti-pris visuels pas vraiment appropriés: quand la photographie vire dans les tons gris et pourpres durant une poignée de minutes. L'idée est bonne et osée, mais sur certains plans c'est moyennement bien rendu, pour ne pas dire moche.
Sinon, simple détail pour les mirettes: je l'ai revu en Blu Ray, et la haute définition met bien en valeur la direction artistique du film (costumes, décors, paysages,...). Je pense surtout aux passages se déroulant à Babylone, c'est à tomber tellement c'est beau.
Film dans sa version longue:
Même si se coltiner plus de 6 heures du même film dans la même semaine fut quelque peu effrayant et dissuasif, j'ai eu bien raison de l'avoir fait.
Puisque je n'aurai pas forcément décelé les ajouts, tant ces derniers s'intègrent aisément et de manière fluide au sein de la version diffusée au cinéma. D'ailleurs, je n'ai même pas trouvé le film plus long, c'est dingue. C'est à se demander si cette version n'est pas mieux rythmée que la précédente, en fin de compte.
Premier constat qui s'impose, le montage est diffèrent. Après le prologue où l'on aperçoit Ptolémée vieux, racontant à son scribe ses souvenirs des exploits et de l'oeuvre d'Alexandre, ça enchaine directement sur la bataille de Gaugamèle.
Une partie des flashbacks présentant Alexandre jeune (avant qu'il ne succède à son père donc) ont été déplacés et se succèdent après ce combat opposant l'armée macédonienne à l'armée perse. Le reste des flashbacks se répartissent de façon sporadique, ça ne constitue plus un gros bloc linéaire. Paradoxalement, la narration semble plus limpide et claire avec ces sauts dans le temps disparates. Ce nouveau montage est une bonne chose car cela évite d'isoler l'évènement important qui est l'assassinat du roi Philippe II de Macédoine.
Pour conclure, je n'irai pas conseiller la version longue aux personnes qui ont conspués le film, puisque le ton et le style qu'à insufflé Oliver Stone ne change pas (et c'est tant mieux). D'ailleurs je pense même que l'oeuvre garde ses quelques défauts. Hormis le nouveau montage ça ne l'améliore pas grandement.
Pour moi, Alexandre restera un long métrage perfectible, mais outrageusement intéressant et passionnant à suivre.
Et pour finir, je vais écrire quelques mots à l'égard de la composition musicale de Vangelis, puisque je ne l'ai pas évoqué dans ma précédente critique: tous les morceaux ne sont pas forcément grandioses. Mais dans l'ensemble, son travail magnifie les images. J'ai réellement eu la sensation d'assister à la reconstitution d'un mythe et d'une épopée, c'était quand même le panard.