Alerte : Avalanche par pierrick_D_

Le manteau neigeux surplombant une station de sports d'hiver d'Europe de l'Est est particulièrement instable.Une avalanche va-t-elle avaler la vallée?Dès le générique annonçant fièrement qu'il s'agit d'une production Nu Image cornaquée par son illustre patron Avi Lerner,on sait déjà ce qui nous attend avec ce DTV montagnard.D'habitude,la boîte fait appel à une ou deux stars déclinantes,mais ici point de JCVD,de Seagal,même pas un Lundgren,rien que des inconnus.Et pour cause,l'intérêt du film ne résidant pas dans sa distribution mais dans ses effets spéciaux qui ont englouti le budget aussi sûrement que la neige recouvre les décors.Mais il y a un os,car pour faire un film catastrophe aux SFX convaincants,il faut du pognon,du fric,des brouzoufs,des fifrelins,et Lerner ne consacre jamais à ses productions plus que l'équivalent du CODEVI de votre grand-mère.Donc,comme il fallait s'y attendre,on bricole dans le low cost intégral.Rien que le nom du réalisateur nous l'indique,le mec s'appelle Marque Repère.Quoi?Ah oui,Mark Roper,d'accord.Toujours est-il que ce sud-africain passe sa vie à usiner des séries Z imitant de loin les succès du cinéma d'action.On lui doit les immortels "Opération Delta Force 3 et 4" et on ne désespère pas de le voir d'ici quelques années accéder aux commandes de "Sniper 48" ou "The Marine 27",parti comme il est ça devrait le faire.Sinon,le monteur se nomme Alain Jakubowicz,ça ne s'invente pas.Le film catastrophe a connu son âge d'or dans les années 70,et le sous-genre "avalanche" a pour matrice....."Avalanche",réalisé par Corey Allen en 78.Ici,la structure est classique et s'apparente à celle qu'on utilisait dans les seventies,dans "Avalanche" mais aussi par exemple dans "Les dents de la mer".On a le traditionnel échantillonnage de personnages sur lesquels se concentre le scénario:la scientifique douée qui alerte du désastre à venir mais que personne ne veut écouter,les têtes brûlées,en l'occurrence deux frangins bad boys loueurs de motoneige,qui vont se comporter héroïquement,le promoteur immobilier qui ignore délibérément les avertissements afin de préserver ses investissements,sa charmante fille qui est l'ex d'un des frangins et va évidemment renouer avec lui en ces circonstances tragiques,le maire qui fait l'autruche car il refuse de gâcher la saison,les vacanciers débiles et imprudents qui vont hâter la catastrophe,et au milieu la foule des skieurs insouciants et inconscients du danger qui les guette.L'histoire se déploie mollement et lentement au fil des interactions sans intérêt reliant tout ce petit monde,au fil d'un scénario plat et de dialogues médiocres.Heureusement,de temps en temps,une avalanche vient mettre un peu d'ambiance,mais il n'y en aura que trois,de plus en plus importantes,une au début,une au milieu,une à la fin.Roper nous envoie un tas d'images de sous-couche glaciaire s'effritant et de neige dévalant les pentes,mais le rythme est lent et la caméra s'attarde énormément sur des plans qui sont bien souvent identiques.Cependant,certaines scènes sont bien foutues,avec des effets réussis,et foutent vraiment la trouille tandis que les scènes de panique qui voient les gens se bousculer,se marcher dessus et courir dans tous les sens pour échapper à ce drame auquel ils ne croyaient pas sont pertinentes et lucides quant à la nature humaine.Mais il y a aussi des trucages visibles et parfaitement ringards,alors que le script,en avançant,accumule les invraisemblances et les idioties.Naturellement,les bons personnages s'en sortiront et les mauvais périront,il est de notoriété publique que c'est toujours ce qui arrive.Les acteurs sont foutrement mauvais et affichent certaines similarités.Le frère aîné ressemble à Jean-Pascal Lacoste,en plus maigre,la scientifique ressemble à la mère Denis,en plus jeune,le frère cadet ressemble au punching-ball sur lequel on adorerait cogner,la fille ressemble à un canon et le maire ne ressemble à rien d'identifiable.