Sauver la vie de quelqu'un c'est comme tomber amoureux, y'a pas de meilleure drogue
New York, une ambulance file à toute allure dans les rues sales et humides. Au volant, on découvre un personnage hébété, comme halluciné par les lumières qui défilent sous ses yeux. Les sirènes hurlent dans la nuit: la sale besogne des deux ambulanciers commence. Franck Pierce raconte sa descente aux enfers, tentant nuit après nuit d'exorciser la douleur qui le ronge.
Nicolas Cage interprète ici le rôle d'un type à la dérive, que seul l'alcool maintient debout. Il fait de sa vie un constat d'échec et son métier ne fait que l'enfoncer toujours plus dans une profonde dépression. Il faut dire qu'il n'a pas choisi le plus facile, car New York est une ville aussi impitoyable qu'elle apparaît magique aux yeux du monde. Les laissés pour compte y sont légion, présentés comme une masse grouillante et malodorante de vermine qu'il faut pourtant aider, avec les moyens du bord. Ils seront ramassés par des ambulanciers, qu'on apparente d'ailleurs ici à des éboueurs, admis puis rejetés par des hôpitaux débordés, jusqu'à ce que la mort finisse son oeuvre.
A force de voir toute cette misère, impuissant face à une mort trop forte pour lui, Franck se remet en question, hanté nuit et jour par les fantômes de ceux qu'il n'a pas pu sauver telle que Rose. Nicolas Cage est excellent dans ce rôle, comme si la dépression chronique était une seconde nature pour lui. On décèle dans ses yeux toute l'horreur qu'il côtoie chaque nuit.
Patricia Arquette, quant à elle, campe un rayon de soleil féminin éclairant son sombre quotidien et de nombreux seconds rôles hauts en couleur, Tom Sizemore, John Goodman et Ving Rames, apportent une légère touche d'humour à l'ensemble.
"A tombeau ouvert" est un film dépressif, glauque et violent qu'il vaut mieux ne pas regarder un dimanche après-midi pluvieux. Tout y est si désespéré qu'on se sent morose un bon moment après l'avoir visionné.