Malick, ce gourou dont je suis l'adepte

Je suis sorti de ce film avec un sentiment mitigé comme après le visionage de quasiment tous les films de Malick. Partagé entre la certitude d'avoir assisté à la projection d'un chef d'oeuvre et cette sensation de peut être m'être fait enfumer pendant deux heures.

Mais au final ce film est une beauté qui raconte la vie amoureuse d'un homme (Ben Affleck) dont la présence à l'écran ne passe que par une main caressant les corps de ses amantes, un dos massif avançant à travers champs ou des regards furtifs et apeurés face à la beauté de ses femmes.

On peut reprocher à Malick le maniérisme de sa mise en scène hyper léchée mais c'est justement ce qui me plait dans ce film : il filme des banales histoires d'amour d'un habitant de l'Oklahoma comme on filmerait un conte lyrique au paradis.

Il est facile d'y voir une répétition de The Tree of Life notamment dans la manière de filmer mais pour revenir à ce que je disais juste avant, ici il n'y a pas la reflexion métaphysique et quelque peu barbante du précédent Malick.

Même la présence du personnage du prêtre en crise de foi interprété par Javier Bardem n'est là que pour mettre en abîme de façon maline les tourments des autres personnages du film en particulier celui de Ben Affleck qui lutte pour savoir si son amour est véritable.

Enfin l'une des raisons qui me font aussi aimer ce film est que j'y vois les résonances de ma vie amoureuse, banale et complexe.

Depuis que j'ai vu ce film, malgré les réserves que je peux avoir, il me hante, m'interroge et n'est-ce pas là ce qu'on attend du cinéma ?