Plus de glauque que de réelle épouvante…

Étrange film que celui-là.


Clairement son principal atout sera dans l’atmosphère, délicieusement glauque & malsaine, mise en place tant par la caméra de Gore Verbinski que par les équipes techniques de la photo & du décor, dont le travail sera magnifique tout au long du film.


Le film s’ouvre le choix étrange, & parfois déstabilisant, d’ancrer son principal protagoniste dans un anti-héros assez antipathique, banquier sans le moindre scrupule de la haute-finance, qui ne fait absolument rien pour être sympathique avec quiconque. Il est là pour régler une affaire & perdre le moins d’argent possible. Le reste, c’est pour les faibles.
& le voilà, au bout de quelques minutes, piégé au fin fond de la Suisse dans un pensionnat de balnéothérapie pour richissimes clients coupés du monde. Sortira-t-il de ce piège ? Je ne vous le spoilerais pas…


Le casting joue honnêtement son rôle, sans briller ni par son éclat ni par ses lacunes. L’opposition entre Dane DeHaan & Jason Isaacs a de bons moments. Le personnage diaphane de Mia Goth manque souvent de consistance, mais c’est aussi le rôle qui veut ça. Les seconds rôles font le job. Rien de vraiment mauvais, encore moins de rédhibitoire, mais on sent que personne ne s’est enflammé dans son rôle.


Le scénario, plutôt sympa sur le départ, perd peu à peu de sa force & a tendance à devenir de plus en plus prévisible, jusqu’à un twist final qui réussit à être aussi artificiel qu’attendu. Dommage, c’est clairement le point faible du film qui ne réussit pas du tout à monter en puissance sur la durée, malgré une mise en bouche qui ne manque pas de saveur. Du coup on peine à se sentir réellement en danger, & si le film reste oppressant sur les bords, il ne verse jamais réellement dans l’effrayant ou l’épouvantable.


Reste donc cette ambiance glauque, immense point fort du film, qui semble parfois drainer l’énergie du spectateur autant que celle des acteurs. Car c’est par là que le film sauve tout son intérêt, notamment via un décor parfaitement maîtrisé & une photographie délicatement malsaine qui se révèle AMHA être la plus grande star de cet étrange long-métrage.

SuperTAZE
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le 23 mars 2017

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