Un nommé Dan (Alexandru Suciu) tombe en panne avec sa voiture en pleine campagne. Il trifouille sous le capot lorsqu’un inconnu (Elias Ferkin) arrive d’on ne sait où. En deux coups de cuiller à pot, voilà la voiture réparée et l’homme emmène l’inconnu qui affirme qu’il n’y est pour rien. L’inconnu en affirme d’autres. La meilleure, c’est qu’il annonce la fin du monde pour le jour même, à 16h15.


Un illuminé ? Réaction logique, le chauffeur s’empresse de le tester. Les révélations sont édifiantes. L’inconnu ne serait autre que Jésus, le fils de Dieu. A l’en croire, il tiendrait ses informations de très haut !


A quoi ressemble-t-il ce Jésus ? Eh bien, à un anonyme qui se cache un peu sous sa capuche. La trentaine (33 ans ?) il affiche un air difficile à qualifier. Le genre cool mais provocateur, qui ne répond pas à toutes les questions, tout en balançant des informations effarantes. Pourquoi ce besoin d’annoncer la fin du monde ? Sur son visage, on devine comme une esquisse de sourire en coin, ou bien une tranquille assurance qui peut mettre mal à l’aise.


C’est ce qui se passe avec le conducteur (vite hors de lui), qui le jette dehors. Mais il a posé la question qui tue et l’inconnu lui a répondu comme s’il lisait dans ses pensées les plus secrètes. Cette information qui explique pourquoi il ne dort plus depuis 397 nuits, ils ne sont que deux à la connaître, lui-même et sa femme, il en a la certitude. L’inconnu serait donc bien le Jésus auquel on pense quand il se présente ? Dans ces conditions, la fin du monde serait donc bien pour le jour même ? Évidemment, le conducteur cherche à en savoir davantage, parce que quelque chose lui reste en travers de la gorge depuis trop longtemps. La chute ne dit pas si la fin du monde arrive effectivement ce jour-là à 16h15, mais elle montre déjà quelque chose de terrible.


Ça compte vu le sujet, le film répond à la question que se posent tous les chrétiens : comment le fils de Dieu serait-il accueilli s’il venait nous voir aujourd’hui ?


Un film roumain qui fait son effet. La réalisation est cosignée Catalin Rotaru et Gabi Virginia Sarga. Avec une destination prétexte, sur une route qui ne passe nulle part (sorte de paysage d’apocalypse inattendu), les questions se succèdent… Un film parfaitement maîtrisé, qui se permet le luxe d’un décor minimaliste (une voiture et un terrain plat à perte de vue, pour ce qu’on en voit), où l’étrangeté de la situation et des dialogues incroyables ressortent parfaitement. 15 minutes, cela pourrait paraître long (une éternité…) si le scénario et les dialogues n’étaient que moyens. Ici, l’attention du spectateur est retenue dès les premiers échanges et l’audace de la situation ne se dément jamais, avec des péripéties qui font monter la tension, à force de révélations et de raisonnements. Comme quoi, avec très peu de moyens mais une situation de qualité (et de l’inspiration), on peut proposer un court métrage franchement original.

Electron
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le 27 juin 2017

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