À mes yeux, la plus grande réussite du dénommé Rob Zombie dans le domaine du 7ème Art reste son deuxième film : « The Devil's Reject ». (Et je t'emmerde).
Je dis ça pour le chagrin qui se fout toujours de ma gueule quand j'hésite pas à afficher mes goûts douteux. Pas pour toi. Toi, je t'aime et tu le sais.
(Oui, je t'emmerde).


D'une part, j'ai pas honte.
L'Homme Moderne, dont je suis le plus beau représentant selon un récent sondage BFM-TV, n'a que faire de l'avis d'autrui. Il a les moyens de son temps, sait s'informer et se construire malgré l'affligeante vague de consensus qui déferle et qui voudrait noyer, sous ses hectolitres de bienpensance, mon avis qui sait, malgré les coups, être à la fois pesé et pertinent.


D'autre part, la possibilité que je sois fou est grande. Je le sais, même si le fait d'en parler suffirait à prouver que je ne le suis pas tant que ça, vu que lui, l'emmerdé sus-mentionné et sa morgue qu'il porte comme une écharpe, ne se pose pas la question.
Sinon, je suis peut-être un peu parano.


Donc.
Suite directe de son premier méfait, le grandguignolesque « La Maison des 1000 Morts » où il payait à sa manière son tribut au cinéma de genre (les Monstres d'Universal, Leatherface...). Cette suite sèche, où les fantômes de Peckinpah dansaient dans la poussière et le sang avec ceux d'un cinoche que je croyais disparu (du Sarafian et de son nécessaire Vanishing Point au James William Guercio de l'excellent Electra Glide In Blue, mais aussi, bien sûr le Bonnie And Clyde d'Arthur Penn, Don Siegel...) m'avait littéralement laissé sur le flanc. (Et j'emmerde aussi celui qui vient dire que «Badidon, il te faut pas grand-chose»)


Je passe sur ses relectures d' «Halloween» car j'ai la prétention d'écrire un bout sur ces deux films mais, ça allait «bien» pour le premier, «encore» pour sa suite même si, déjà, je sentais poindre cette spirale du vide qui semble toucher petit à petit ceux qui n'ont rien à dire et qui chantent toujours la même chanson.


Quand j'ai vu «The Lords Of Salem», j'ai eu envie de mourir. Mais je me suis dit, «Vas-y, ça peut arriver, quoi», même si, en vrai, pareil étron ne devrait pas exister. C'est mal. Ça donne du crédit aux emmerdeurs si tu vois ce que je veux dire...


Alors, «31» et son minimalisme de circonstance (micro-budget, tournage commando...) ça pouvait me faire pardonner l'outrage précédent. Non, en fait, et ça me préoccupe. Deviendrais-je, par un tour de passe-passe digne d'un Manuel Valls déclarant son amour de la gauche alors qu'il n'a pas un échantillon en magasin, un emmerdé ? Je te dis pas les nuits blanches, mon pote. J'ai même trouvé un petit tuto pour faire les nœuds coulants...


Ça commençait pourtant chouettement avec ce monologue de psychopathe, face caméra où l' échalas Richard Brake, peinturluré et bave aux lèvres, enterrait tous les clowns de la terre. Une façon, je suppose, pour Rob Zombie de faire son autocritique.
Et bim, le coups bas, le mini-van et son échantillon à peine esquissé du genre humain. L'éternelle connasse jouée par madame Zombie, Sheri Moon qui, pour une fois, ne nous gratifie pas de sa lune, une paire d'afro-américains, un moustachu et une Meg Foster au visage ravagé par les outrages du temps, équipage stéréotype et aussi consistant qu'une Chipster qu'on va devoir se coltiner pendant 1 heure et demi.
T'étonne pas de prendre fait et cause pour des bad guys à peine mieux dessinés.
Quand je pense à ce que le mélange «Freaks», «Les Chasses du Comte Zaroff», «Barry Lyndon» et «Running Man» aurait pu donner, ça me donne envie de me mettre les testicouilles dans un étau et de serrer fort. Juste pour voir si je crie encore. Si je suis encore vivant, quoi.
La bise.

DjeeVanCleef
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le 9 janv. 2017

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