300 : La Naissance d'un empire par pierrick_D_

Le général athénien Thémistocle,qui tente de fédérer les régions grecques face à l'envahisseur perse,doit livrer la bataille navale de Salamine contre une marine ennemie beaucoup plus nombreuse et mieux armée.En 2006,le "300" de Zack Snyder avait ressuscité le péplum grâce à son visuel de folie et son extrême violence stylisée.Huit ans après est arrivé ce film qui n'est pas une suite puisque son action se déroule avant,pendant et après la bataille des Thermopyles décrite par "300".Alors que le roi de Sparte Léonidas,accessoirement marchand de chocolat belge,tente de barrer la route à l'armée de Xerxès dans le défilé des Thermopyles à la tête de ses 300 guerriers,Thémistocle essaie quant à lui de freiner l'avancée de la flotte perse commandée par une femme,et quelle femme,la sublime Artémise,guerrière féroce d'origine grecque qui déteste non sans raisons sa nation natale.L'homme clé de la réussite du film n'est pas le réalisateur Noam Murro,qui fait d'ailleurs du très bon travail en assurant un bon rythme à l'histoire et en filmant les combats au cordeau et de manière lisible,mais plutôt le célèbre dessinateur Frank Miller dont le roman graphique "Xerxès" est ici adapté,tout comme une autre de ses oeuvres,"300",avait inspiré le film précédent.En effet,l'intérêt de l'affaire est de restituer le graphisme dément des BD de Miller,ainsi que Robert Rodriguez l'avait aussi fait avec "Sin City".On retrouve effectivement les qualités plastiques de "300",et du reste Snyder est toujours présent en tant que coscénariste et coproducteur.Grâce à une utilisation massive de la technique d'incrustation et des images de synthèse,l'image prend une patine et un relief extraordinaires,mêlant des teintes proches du noir et blanc,du sépia,du cuivré,le tout traversé d'éclairs de couleurs vives,notamment le rouge du sang qui ne nous est pas épargné.Comme toujours en pareil cas,la réalité historique est plus que sujette à caution mais c'était prévisible et attendu,tandis que l'éloge sans nuance du système démocratique sonne un peu creux et niais.Cependant,il y a une solide histoire bien racontée qui s'appuie sur des évènements forts et réels pour bâtir une fiction très prenante animée par des personnages puissants.Les rapports tendus et ambigus entre les protagonistes et les erreurs qu'ils commettent donnent un vrai fond à une narration mouvementée et bien gérée.Quant à l'ultra-violence ici représentée,elle est sans concession,au point que cet étalage continuel de gore et cette accumulation d'horreurs finissent par écoeurer un peu même si on est amateur du genre.Si Sullivan Stapleton manque de charisme en Thémistocle,notre petite française Eva Green est fantastique en Artémise et fait exploser le thermopylomètre.Elle incarne cette salope XXL en exprimant les failles traumatiques de cette femme blessée et revancharde et en laissant exploser une violence incroyable et ceci même dans cette scène de coït qui ressemble plus à un combat mortel dans laquelle toute l'attraction-répulsion existant entre Artémise et Thémistocle éclabousse littéralement l'écran.La belle Lena Headey reprend ici le rôle de la reine Gorgo,épouse de Léonidas,qu'elle tenait dans "300".Un autre français ,Patrick Tatopoulos,est de la partie et ne doit pas son engagement à ses origines grecques mais aux splendides décors qu'il a créés.