2h22, heureusement ce n'est pas la durée du film !

C’est attiré par le titre que je me suis lancé dans le visionnage du film.


J’ai tout de suite senti le drame qui allait se jouer sous mes yeux rien qu’au discours d’introduction, dont voici un résumé à peine exagéré : « Le ciel c’est beau, et quand une étoile brille très fort c’est qu’il se passe quelque chose dans le cœur d’un être humain ». Là, le film arrive à faire une prouesse : nous faire pressentir que son absence de profondeur ne l’empêchera pas de couler.


Juste après on nous présente le cliché parfait du héros moderne : la fleur de l’âge (30 ans), beau gosse (barbe mal rasée), belle fonction (directeur responsable du contrôle aérien au JFK New York), riche (un bel appart avec des vitres coulissantes qui ne servent à rien au milieu de la pièce), plutôt musclé (il pratique les anneaux chez lui, quand même), écolo (il roule en vélo) et classe (il roule en fixie !).


Un jour, à 2h22, le héros a un moment d’absence, un flash, pendant que se croisent deux avions sur la piste : des étoiles apparaissent en cercle devant lui, montrant les signes du zodiaque et formant une trame qu’il ne comprend qu’à moitié. Se ressaisissant juste à temps, il évite le crash des deux engins mais cela tient plus du miracle qu’autre chose. Ses collègues sont impressionnés par ce qui vient de se passer, ceux-là même qui pariaient des tunes sur ce genre d’évènement la veille. Mouais…


Le soir même lors d’un spectacle, il rencontre une jolie femme dans une robe échancrée (nouveau cliché : pour toi j’offrirai tout, mon corps comme mon âme). Le spectacle est un balai aérien sur fond de ciel étoilé (tiens donc…). Il se trouve qu’elle était dans un des deux avions qui ont failli se cracher, qu’elle aurait voulu être danseuse et lui pilote d’avion mais qu’ils ont tous deux raté leur vocation, et qu’elle travaille dans une galerie d’art qui s’appelle Convergence... Jusqu’où va-t-on nous emmener dans le cliché ?


Et forcément ce qui devait arriver arriva : elle lui offre tout quelques jours plus tard, ils sont fouuuuuu amoureux, ils ne comprennent pas comment un amour peut être aussi FOOOORRRRTTT ! Mes yeux saignent devant tant de beauté.


Bon je ne vais pas raconter la suite en détail. Sachez simplement que le héros subira d’autres flash à la Dr Strange version astrologie, que cela lui permettra de comprendre le lien qu’il a avec sa copine, (lien qu’on devine par ailleurs assez rapidement) en se la jouant « un jour sans fin » mais sans l’humour et avec une bonne grosse incohérence dans l’espace-temps (les événements se passent de la même manière où qu’il soit dans New York, quel que soit le lieu et le moment). Cela dit, je ne sais pas si c’est judicieux de chercher des incohérences quand la base de l’histoire est celle d'un type qui joue à Mme Soleil Psychotique avec sa copine sur fond de Supernovæ.


Quoi qu'il en soit, tout ceci se passe sans aucun enjeu. Il n'y a presque aucun suspens, l'histoire est totalement plate, et à aucun moment on ne palpite pour les deux amoureux. C'est comme si on avait bêtement cherché à faire, juste pour voir le résultat, un mix avec 50% de Hors du temps (pour la romance), 35% de Un jour sans fin (pour la redondance), 10% de Dr Strange (pour le côté mystique) et 5% de Destination finale (pour le fatalisme). C'est une mauvaise idée.


Dernière chose à savoir, si vous allez à New York : ne tournez pas le dos à un flic, il vous tirera dessus, parce que c’est écrit dans les étoiles.


Post-edit : l'affiche elle-même est mauvaise. La photographie générale du film montre une image plutôt dorée, il n'y a qu'un moment où l'aspect néon hologramme ressort et ce n'est pas du tout le climax du film. Idem pour les traînées qui semblent représenter les avions au décollage alors que ceux-ci n'ont un intérêt que pour la situation initiale de la narration, plus aucun par la suite. Bon ils ont quand même montré l'horloge, à ce stade de nullité l'effort est salué !

Oatagaok
3
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le 14 mars 2018

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Oatagaok

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