Stanley Kubrick,l'insondable,le misanthrope maniaque.La meilleure épreuve en est son cultissime "2001: l'odyssée de l'espace",aventure cosmique hallucinogène et métaphysique faisant du darwinisme une boussole immuable,troublante et perpétuelle.
Une révolution initiée en 1968,avant que quiconque n'ait pu marcher sur la Lune,en pleine frénésie spatiale. Le génie embaucha dès 1965 des pointures en astronomie,paléontologie et même des précurseurs en IA. Il fallait absolument s'éloigner d'une esthétique de serie B,et aborder des considérations adultes dans une œuvre qui se veut indémodable.On peut imaginer le choc qu'ont pu ressentir les premiers spectateurs,émerveillés par la conquête spatiale,devant l'immensité noire de l'espace et ces vaisseaux immaculés perdus en son sein.
Dès lors,Kubrick n'a aucun mal à empiler les images indélébiles marquant l'inconscient collectif.Il divise sa Science-Fiction réaliste en 4 chapitres,traitant de l'évolution des espèces à travers le temps.1-les ancêtres primates de l'homme découvrent un monolithe accélérant leur évolution. 2-des géologues enquêtent sur un 2ème monolithe enterré sur la Lune. 3-des astronautes subissent le pouvoir hégémonique d'un ordinateur ultra-évolué(HAL9000). 4-la Porte des étoiles est à l'origine de la renaissance de l'astronaute sous la forme d'un bébé-comète.
D'une richesse insoupçonnable,2001 peut se revoir à l'infini. La musique classique 'Ainsi parlait Zarathoustra' ou le 'Danube Bleu' se mariant parfaitement,avec respectivement les avancées fondamentales de l'humanité et le ballet d'un satellite en orbite. La narration s'en trouve bouleversée avec dialogues réduits à la portion congrue,au profit d'une expérience sensorielle,où l'on se trouve dans l'impuissance totale de bouleverser le cours des événements. Philosophiquement,les questionnements posés continuent de nous hanter,sauf en ce qui concerne l'évolution de l'intelligence artificielle,en étrange corrélation avec ce qui nous attend dans un futur plus ou moins proche.
Kubrick,adepte du cadre fixe,de l'image symétrique,d'un futurisme qui se veut crédible,nous enivre,nous entraîne vers Jupiter et au-delà dans un trip bariolé qui semble infini,jusqu'à un dénouement dans une chambre immaculée,de style Louis XVI,où l'éternel recommencement prend la forme d'un imposant monolithe noir. Terrassant.

Akamaru
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le 6 mai 2018

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