Tony Liu, brillant réalisateur lors de sa période Shaw Brothers avec des titres tels que Bastard Swordsman (1983), Holy Flame of the Martial World (1984) ou encore The Lady Assassin (1983), toujours en forme à la fin des années 80/début 90 avec ses polars énervés répondants aux doux titres de Devil Hunters (1989), Dreaming The Reality (1991) ou encore Angel Terminators 2 (1993), aura eu une fin de carrière assez triste à voir. Je vous ai déjà parlé des très mauvais The Lady Punisher (1994) et Deadly Illusion (1998), mais il y en a d’autres qui flirtent sacrément avec le navet de compétition. Des bobines fauchées, tournées à la va-vite, peut-être dans l’optique de mettre un peu d’argent de côté avant de prendre une retraite bien méritée en 2000 après 42 réalisations (et c’est sans compter sa carrière d’acteur). A ces deux navetons de compétition dont je vous ai déjà parlé, on va rajouter 1/3 Lover (1993), le film du jour, un thriller érotique de triste mémoire.


Avec sa jaquette arborant un cœur rose, un couple en train de s’embrasser, avec autour une femme dénudée et le célèbre symbole de la Cat III, j’avoue, je n’attendais rien de 1/3 Lover. Comme dit plus haut, nous sommes ici dans un thriller érotique qui commence par une jeune femme, Mona, poursuivie et violée par un méchant très méchant à qui elle arrive à subtiliser et retourner son arme contre lui. On apprend par la suite qu’elle vit avec un vieil homme très malade, pas loin de la mort (mais dont les attributs masculins fonctionnent toujours), mais qu’elle en a surtout après son héritage. Mais Mona semble avoir un pouvoir attractif très puissant puisque tout le monde, aussi bien le fils adoptif du vieux, le chef un peu tordu de la Police, que les cousines du coin, semble avoir envie de lui arracher les vêtements et de la lécher un peu partout. Quels secrets mystérieux entourent Mona ? Bon, Tony Liu semble s’en foutre un peu de ça. Qui aura les bonnes faveurs de la demoiselle ? Ça par contre, ça l’intéresse nettement plus et de « thriller érotique », ce qui va le plus ressortir dans 1/3 Lover, c’est clairement le sexe (un peu à l’instar de The Lady Punisher d’ailleurs). Les scènes de sexe sont nombreuses, très nombreuses, au point que, passée la première demi-heure, le reste n’est quasiment composé que de ça. Certaines scènes sont parfois un peu tordues, un pistolet et même des orteils visitant l’intérieur de Rena Murakami (Sex & Zen, Escape From Brothel) qui avait d’ailleurs déjà eu droit à des traitements similaires dans d’autres films. Alors oui, les demoiselles ont une jolie plastique, mais ce n’est pas suffisant. Ces scènes, trop longues, ont un pouvoir érotique proche du néant à cause d’une musique improbable, d’une photographie aux fraises, et de la caméra de Tony Liu qui fait n’importe quoi. On ne pourra par contre pas reprocher au réalisateur d’avoir varié les endroits : falaise, piscine, lit, banc public, ruines, … Et puis, comme ça ne suffisait pas, en plus de la scène érotique en elle-même, certains personnages se caressent en regardant d’autres copuler. Coquin le Tony Liu, coquin.


Cette caméra qui fait n’importe quoi pendant les scènes de sexe, on la retrouve tout le long du film. Comme dans d’autres films de sa fin de carrière, Tony Liu est en freestyle complet avec une caméra qu’il fait tourner dans tous les sens, à gauche, à droite, en looping, … C’est un coup à nous mettre la gerbe. Est-ce pour donner du style ? Pour donner un semblant de dynamisme ? Aucune idée, mais une chose est sûre, c’est que visuellement on est plus proche du mal au crâne. Bien qu’il n’y ait rien de passionnant dans ce qu’il se passe à l’écran, la narration de Tony Liu se tient. C’est assez noir, et l’ambiance un peu sombre arrive malgré tout à donner un certain cachet au film. Mais il faut avouer que, bien que ça se suive facilement, l’ennui fait vite irruption. C’est assez mou, et les quelques moments où ça s’emballe un peu (à 2/3 reprises), ça ne vient pas compenser car on sent que Liu a lâché prise. Même si les personnages ne sont pas attachants (ils sont égoïstes et beaucoup trop portés sur le sexe), on se consolera malgré tout avec le casting. Certes, la plastique de Rena Murakami fera plaisir à plus d’un, étant donné qu’on la voit sous tous les angles, mais c’est plutôt les rôles secondaires qui vont nous intéresser ici. Yukari Oshima, également productrice est venue s’amuser et incarne une femme de ménage aux grosses lunettes qui passe son temps à surprendre les galipettes du reste du casting. Un personnage fun, mais qui au final ne sert à rien. Citons également dans des cameos Mark Cheng qu’on voit 5 secondes, Wu Ma (lui aussi également producteur) avec une queue de cheval façon Steven Seagal des débuts, ou encore Lily Lee Lee-Lee, sans doute venus faire plaisir à leur pote Tony Liu et faire en sorte qu’il y ait un peu plus que 5 personnages. Mais cela ne suffit pas à rehausser le niveau d’un film qui, clairement, n’a pas grand-chose à proposer, même pour les amateurs de corps dénudés qui se font des plaisirs mutuels.


1/3 Lover est le premier film de la longue descente aux enfers du réalisateur Tony Liu dans les années 90. Ce thriller érotique ne vaut même pas le coup d’œil pour ses nombreuses scènes érotiques qui occupent une grosse partie du métrage. Au suivant !


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-1-3-lover-de-tony-liu-1993/

cherycok
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le 23 janv. 2023

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