« Tout sonne tellement juste »


Voilà exactement ce que je me suis dis pendant ma lecture et au bout de seulement 3 chapitres. En effet j’ai moi-même fais des études d’Arts Décoratif. Et pour bien comprendre mon billet je dois d’abord parler un peu de moi.


Comme j’ai dit, j’ai fait les Arts Décoratifs. Par par passion ou parce que je voulais devenir dessinateur, moi j’voulais être mécanicien. Mais j’étais pas un gamin facile et après 2 renvois définitifs de l’école et de l’internat et comme j’avais selon ma famille « un bon coup de crayon » , j’ai été inscrit en école d’arts un peu en désespoir de cause faut avouer. Et comme j’avais quelques facilités, c’est vrai que ça s’est mieux passé. Mais c’est après 3 ans dans cette école que les choses sérieuses ont commencés avec la rencontre de ma prof principale et chef d’atelier : Dominique M.


Car comme Akiko, je me complaisait mollement avec mon petit « talent » et me contentais de faire ce que je savais déjà faire, sans pousser plus loin, sans me poser de questions, en vrai crétin d’adolescent que j’étais, persuadé que j’avais un talent fou. Comme Akiko les études me paraissaient un peu superflues et j’étais persuadé que j’y arriverais quoi qu’il arrive. Et comme pour Akiko c’est la rencontre avec un certain professeur qui m’a pousser plus loin et m’a fait comprendre un paquet de trucs.


En effet, ici on a pas droit a une autobiographie lisse, l’auteure livre une vraie confession, nature, sincère, franche, sans rien omettre. Elle n’hésite d’ailleurs pas a se traiter régulièrement d’idiote et le portrait qu’elle brosse d’elle même n’est pas franchement flatteur. Parce que même si vous n’avez pas le background artistique pour voir la justesse des cours de dessins, la justesse et la franchise de ce récit vous touchera forcément. Si évidemment vous n’êtes plus adolescent, car « l’age ingrat » prend cher, très cher, ici. Et même si en y repensant l’adolescence est souvent une époque dont on se rappelle avec nostalgie car rien nous étais impossible, faut avouer qu’ado on était quand même un peu cons, égoïstes et tellement arrogants dans un sens…
Et l’auteure en est bien consciente et nous le rappelle tout au long du récit et chacune de ces allusions fait mouche. Oui c’est nostalgique, mais c’est pas de la nostalgie mielleuse ou complaisante, c’est de la nostalgie qui remet les choses en perspective et pour l’auteure clairement un vrai travail sur soi. En plus d’être un vibrant hommage à son professeur..


Certains se diront qu’un prof de dessin comme décrit dans cette histoire est forcément une exagération et que ça ne peut pas exister. Je peux vous assurer que oui ! Réaliser des dessins qui n’ont apparemment aucuns sens/intérêt ou répéter 50 fois le même sujet c’est bien réel. J’ai passé des après-midi entière a tracer des lignes droites (à la verticale,à l’horizontale) à main levé. Puis des cercles, jusqu’à ce qu’il soit parfait. Au pinceau, au fusain, à la plume etc. Ou dessiner le même escalier, encore et encore jusqu’à connaitre les 17 marches jusqu’à la moindre fissure, juste pour comprendre les perspectives. Des travaux sur lesquels j’avais passé des heures déchirés, ou agrémenté de retouches en rouges par la prof car « nul » j’en ai eu quelques uns…
J’me souvient encore parfaitement de sa punch-line préféré quand on lui répondait ; « oui mais ».


« LE 8 MAI C’EST PAS AUJOURD’HUI »
Ou du classique : « PARLEZ MOINS, TRAVAILLEZ PLUS ! »


Et c’est tout ça qui m’est remonté, quand je lisais Trait pour trait, mes cours de dessins, comme l’ado débile que j’étais (et que je redeviens parfois).
Dans ce récit on comprend comme Akiko, où le prof voulait en venir en étant si sévère avec elle. Que ce n’était pas de la méchanceté ou de la cruauté comme on le pensais fort à l’époque, mais des conseils, des armes pour évoluer, un vrai coup de pouce bien plus utiles que des compliments ou si on nous avait mâché le boulot. Mais souvent, comme moi, comme elle, on le comprend par la suite, une fois devenu adulte… Elle n’oublie pas non plus de parler de périodes de doutes, des attentes suivi des premiers revers, des échecs et des déceptions. Alors que forcément c’était gagné d’avance pourtant…


Et c’est tout ça, toute cette période que l’auteure explore dans ce premier tome avec un recul, une justesse et un à-propos parfait. A travers son parcours Akiko Higashimaru nous renvoie aussi a notre parcours au moins en partie. En plus tout s’enchaine de manière fluide, sans fausse note, avec la touche d’humour où il faut, la petite référence qui va bien, le petit détail qui fait tout. Et surtout et contrairement a ce qu’on pourrait penser vu le sujet, c’est pas lourd, c’est frais et dynamique et ça se lit tout seul…
Si la suite du récit est aussi parfaite que ce premier tome, on tient la une petite pépite en 5 tomes.


Perso j’attends la suite avec impatience…

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le 16 sept. 2020

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