Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

« The Ex-People » est un conte, dans lequel on pénètre avec un bonheur inégalé. Le scénario de Desberg est fluide et tous les ingrédients du genre sont présents, avec cette caractéristique qui ramène à l’enfance, à l’âge où l’imagination fait du merveilleux un univers infini et active parallèlement de délicieuses terreurs primitives, celles qu’on adore se raconter avant de dormir en frissonnant sous la couette protectrice.

Comme pour « Le Roi des oiseaux », Alexander Utkin a su retranscrire avec ses pinceaux la féérie du récit, et ils ont assurément quelque chose de magique, ces pinceaux ! Certains ne manqueront pas de juger le trait un peu naïf, qui défie les proportions et semble parfois grossier. Blaise, l’écuyer casqué, a une tête bien trop petite (ce qui néanmoins est logique puisqu’il n’a jamais pu retirer son casque depuis l’enfance) par rapport au corps, et ses membres sont bien trop longs. Et pourtant, cela n’est aucunement gênant puisque clairement c’est un parti pris de l’artiste, qui lui permet d’amplifier le mouvement et confère un certain dynamisme à la narration. Que l’on apprécie ou pas, tout cela est largement contrebalancé par une palette de couleurs tout à fait unique, qui nous avait déjà époustouflés dans « Le Roi des oiseaux ». On aimerait savoir combien de temps Utkin passe à rechercher la bonne nuance de tonalité, mais on aurait presque l’impression que ses champs chromatiques sont infinis ! De plus, des couleurs très diverses sont juxtaposées de façon très harmonieuse. Ce chamarrage original et surprenant explose dans la rétine et émerveille l’âme.

Du point de vue de la narration, le premier volet est très bien mené, expliquant ce qui a conduit ces fantômes parias à s’unir sous la houlette de Blaise et Gertrude pour entreprendre une croisade vers Jérusalem, où ils pourraient trouver un moyen de se défaire du sortilège qui les accable.

Globalement, « The Ex-People » s’avère une lecture très agréable, en particulier grâce au dessin splendide qui reste le gros point fort de cet album.


LaurentProudhon
8
Écrit par

Créée

le 4 mai 2024

Critique lue 1 fois

Critique lue 1 fois

D'autres avis sur The Ex-People, tome 1

The Ex-People, tome 1
RomOkami
7

Critique de The Ex-People, tome 1 par RomOkami

Les auteurs nous embarquent dans une folle épopée médiévale et fantastique à travers les mésaventures de ces sept fantômes aux destinées bien singulières. Cherchant à retrouver leur forme d’origine,...

le 21 nov. 2022

Du même critique

Les Pizzlys
LaurentProudhon
9

Dans la peau de l'ours

Après avoir obtenu la récompense suprême à Angoulême pour son exaltante « Saga de Grimr », Jérémie Moreau avait-il encore quelque chose à prouver ? A 35 ans, celui-ci fait désormais partie des...

le 23 sept. 2022

13 j'aime

Jours de sable
LaurentProudhon
9

Apocalypse en Oklahoma

Cet album très attendu d’Aimée de Jongh est un véritable choc visuel et sensoriel, ce qui en fait assurément un événement pour cette année 2021. C’est à partir d’un fait historique un peu oublié, le...

le 19 juil. 2021

7 j'aime

Dédales, tome 1
LaurentProudhon
8

E.T., sors de ce corps !

Cinq ans après sa brillante trilogie « intoxicante », Charles Burns revient en force avec cette nouvelle série, où comme à son habitude, il part explorer les tréfonds les plus obscurs de l’âme...

le 27 déc. 2019

7 j'aime