Quand les New52 sont arrivés aux Etats-Unis et qu’Urban Comics a débarqué en France, je ne connaissais la Suicide Squad que de nom. Nom lu ici ou là dans des épisodes de Batman. D’ailleurs, nul doute que la série n’était pas prévu pour rentrer dans les séries têtes d’affiches à l’époque, l’équipe artistique étant assez anonyme. Et pourtant, le titre n’a cessé de prendre de l’ampleur, se bonifier, et les lecteurs VO ont fini par rendre jaloux ceux de la VF qui ne voyaient pas le titre arriver. Avec la sortie du film Suicide Squad cet été, Urban se décide à franchir le pas et nous proposer des publications Suicide Squad.
En me lançant dans cette lecture, l’impatience et l’excitation ont là, et pourtant, je ne sais pas du tout à quoi m’attendre.


Ils étaient condamnés à passer le restant de leurs jours derrières les barreaux, mais le gouvernement en a décidé autrement. Harley Quinn, Deadshot, King Shark et El Diablo font désormais partie d'un escadron suicide envoyé sur le terrain quand une mission s'avère trop dangereuse. Une équipe de super-criminels sacrifiables dont le premier objectif sera de venir à bout d'un stade peuplé de plusieurs milliers de spectateurs infectés. Par quoi ? Par qui ? La Suicide Squad est sur le coup !
(Contient : Suicide Squad Vol. 1: Kicked in the Teeth (#1-7))


Mais la Suicide Squad c’est quoi? C’est un groupe de super vilains, rassemblé par Amanda Waller. En échange de remises de peines, ils effectuent des missions à hauts risques et trop dangereuses pour des forces spéciales normales. Chaque membre est sacrifiable et cette bonne Amanda n’hésite pas à jouer avec ses criminels. Au programme, donc, des morts, du sang, des personnages immoraux, des situations extrêmes et donc un kiffe coupable génial.


Avec ce premier tome, signé Adam Glass, on rentre dans le vif du sujet avec une scène de torture des membres de l’équipe. Deadshot, King Shark, El Diablo ou encore Harley Quinn. Si certains ont du mal à résister, d’autres semblent s’amuser. Cela tombe bien, il s’agit du dernier test avant d’envoyer cette équipe de barges et de meurtriers sur le terrain.
Quoi de mieux pour nous faire comprendre l’absence de limite, le côté trash et aussi côté extrême (pour ne pas dire parodique), l’équipe, menée par Deadshot est larguée dans un stade, rempli de dizaines de milliers de personnes se transformant en quelque chose entre le zombie et le cannibale à cause d’un virus. La mission : trouver le patient zéro. Contrainte : aucune, les meurtres des civils ne sont que des dommages collatéraux. Problème : tous les membres de l’équipe n’ont pas perdu leur conscience, le patient zéro est enceinte !...


Le décor est planté ! La Suicide Squad tranche dans le vif et ne s’encombre point de la morale. Les corps s’entassent, le sang gicle, les têtes volent et les membres de l’équipe tombent comme des mouches. On les abandonne sans la moindre hésitation. Sans rougir, je dois bien reconnaître que ce genre de lecture, à la série B, est un petit plaisir coupable. Il est plaisant, de temps à autre, de mettre le cerveau en pause et de juste kiffer.
L’exemple parfait de ce côté extrême à outrance, c’est Harley Quinn, l’une des « révélations » des New52 est bien loin de l’image qu’on peut garder d’elle dans Batman la Série Animé. Loin de la petite rigolote on se retrouve avec un personnage sexy à outrance, limite trash, violente et ingérable. Elle passe d’ailleurs du rôle de chasseuse à celui de proie dans la seconde intrigue.


Avec sa narration, Adam Glass nous prend à la gorge et ne nous laisse aucun temps mort, au risque de devenir étouffant, suffoquant. Les missions s’enchaînent, les membres de l’équipe aussi et les rebondissements sont incessants. Si personnellement, je trouve cela plutôt plaisant à lire, et rapide, il est vrai que la surenchère de rebondissements peut être redondante par moment.
Le travail sur les personnages est quelque peu inégal, on sent bien qu’il y a des personnages centraux, comme Deadshot ou Harley Quinn, voir El Diablo. Mais cela reste en surface, le rythme d’Adam Glass ne permettant pas vraiment le développement personnel poussé des personnages. Personnellement, j’adore King Shark !
Dommage, aussi, de voir les événements de la série Batman de Scott Snyder venir gangréner ici aussi.


Graphiquement, rien de fantastique ni d’exceptionnel. Du classique, sans prétention avec pas moins de six artistes pour une unité graphique générale plutôt cohérente.


Bref, ce premier tome de Suicide Squad, s’il se laisse lire et propose un excellent divertissement défoulant, n’offre rien d’exceptionnel. On reste sur un récit se reposant sur de multiples rebondissements, une violence ultra présente, du sang en veux-tu en voilà.

Romain_Bouvet
6
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le 4 août 2016

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Romain Bouvet

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