Sur la couverture, un sticker indique que c'est "la fin du cycle". Là où on attend des réponses laissés ça et là en suspens, on trouve un épisode qui se retourne vers lui-même et qui répète ce qu'il a déjà dit. On ne sait pas si cet album sera le dernier de Tango ou le dernier avant que la série ne prenne un autre tournant, mais clairement ce Fleuve aux trois frontières marque le pas. Les auteurs ne se renouvellent pas et l'intrigue proposée est la plus pauvre depuis le début. Tango ne brille pas par l'orginalité de ses intrigues mais là, on a un héros qui crie "vengeance" et qui se venge. Plus binaire que cet opus, pas possible, surtout qu'on ne découvre rien de nouveau sur nos différents protagonistes.


Le résultat reste sympathique. Les décors et les couleurs demeurent fabuleux. La bande-dessinée est donc un bel objet. On regrette simplement que le thème de la vengeance, déjà rabâché auparavant, ne soit pas renouvelé et, surtout, que la conduite de ce récit ne soit pas davantage audacieuse. Le grand-père de Tango est tué, Tango monte un plan pour le venger puis exécute le plan. Fin de l'histoire. L'humour entre les deux protagonistes est également en retrait et les scènes d'action parfois moins lisibles que dans les opus précédents. Très clairement, les auteurs ressassent et le titre est le plus faible de la saga. Une suite semble poindre à la dernière planche mais on espère un nouveau souffle.


En l'absence de rebond, ce premier ressassement pourrait mener dans une impasse une BD graphiquement très clinquante mais qui manque de fond. Même une bonne série B ne peut se passer d'une histoire solide à raconter. Où, quand ses intrigues sont faibles, il doit s'appuyer sur des personnages secondaires de qualité. Le moins qu'on puisse dire ici est que cette lacune est frappante. La balle est dans le camp des auteurs qui accouchent d'une entreprise certes sympathique mais trop paresseuse pour ne pas se mordre la queue.

Play-It-Again-Seb
6

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le 24 juin 2022

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