Pour les adeptes de réseaux sociaux et de dérision...

Fabrice Erre est un des auteurs de bandes dessinées qui me fait le plus rire. La série Une année au lycée est un petit bijou d’humour et de dérision. Je me garderai bien de faire la liste de ces productions qui possèdent une constance de qualité assez remarquable. Son dernière réalisation intitulée Réseau-boulot-dodo marquait son entrée dans le milieu des réseaux sociaux. Vu sa plume acérée pour rire de la société, j’avais hâte de découvrir sa manière de décrire cet univers plein d’excès…

L’ouvrage offre une structure humoristique classique. Chaque page présente une histoire indépendante qui se conclut par une chute comique. Les thématiques sont davantage centrées sur « Réseau » que sur « Boulot » et « Dodo ». Le ton est gentillet et ne nécessite pas d’être un geek absolu pour comprendre les blagues. Il s’agit donc d’un livre qui peut se lire d’une traite ou au contraire de picorer ses pages au gré de nos envies.

Quelle que ce soit la thématique traitée, Fabrice Erre conserve toujours le même ton bienveillant, caustique et drôle pour nous raconter ses histoires. Cet album n’échappe pas à la règle et cela est une excellente chose. L’auteur se moque avec beaucoup d’affection des personnes qui ont régulé leur vie sur les réseaux sociaux. Ne faisant pas partie de cette communauté, j’ai pris du plaisir à retrouver sous certains traits le comportement de certaines personnes de mon entourage. À ce niveau-là, le bouquin est efficace.

Les gags sont pour la plupart efficace. L’auteur exploite joliment ses idées et les chutes sont généralement bien amenés. Le ton est gentillet et plein d’affection à l’égard de ses « victimes ». La lecture s’avère agréable et divertissante. Néanmoins, je regrette que le ton ne soit pas davantage caustique par moment ou que l’auteur. Cela manque parfois de « message » derrière la blague. Je me permets cette remarque car c’est un talent que Fabrice Erre possède et qu’il s’est utilisé à la perfection. Mais peut-être n’était-ce pas sa volonté d’être plus « militant » ou « dur » dans son propos ? Je ne lui reprocherai pas ce choix. Je dirais que je m’attendais à quelque chose de plus dense à l’image de ce qu’il avait fait dans Les Complotistes.

Le trait de l’auteur convient toujours aussi bien au ton de sa narration. Il offre des expressions diverses et variées à ses personnages qui mettent en valeur les propos tenus. Le travail de couleur mené par Sandrine Greff accompagne parfaitement cette harmonie entre illustrations et textes. L’ensemble offre un cadre agréable à une lecture légère qui fera sourire sans aucune difficulté. La moquerie sympathique faite par l’auteur s’accorde parfaitement avec le ton des planches.

Pour conclure, Réseau-boulot-dodo est un livre qui m’a plus faire sourire que rire. J’ai passé un bon moment sans qu’il soit mémorable. Bref, il s’agit d’une lecture sympathique qui ravira les adeptes de réseaux sociaux et de dérision. N’hésitez pas à le feuilleter si vous tombez dessus. Vous n’êtes pas à l’abri de passer un bon moment…