C'est du pur love mais j'adore.
La patte d'Yslaire est vraiment très belle. Sombre, faite de clairs-obscurs, de noir sur blanc sur rouge, de cheveux et de pupilles de sang, je la trouve enivrante.
"Sambre" est, ne nous voilons pas la face, une histoire d'amour. Une histoire impossible (évidemment), qui se passe au mauvais endroit au mauvais moment (forcément). Il y a la révolution, la rage, le puritanisme, les interdictions, les statues blanches, les belles marquises désabusées et les tombes profanées.
"Vous guérirez, mon ami, c'est un cadavre qui vous le dit."
Cette BD est un coffret rempli de belles répliques. De l'espoir, parfois, de l'abandon, souvent. Yslaire dessine une société dans son déclin, entre ceux qui se laissent aller et ceux qui veulent aller de l'avant, avec des castes qui se mêlent difficilement, des gens qui crèvent et d'autres qui devraient.
Les images sont putain de belles.
Même si c'est finalement assez baudelairien, avec un amour pour les malédictions et les profanations. Mais c'est pas un problème. Moi j'aime bien retrouver ces BDs entre deux cartons et les lire, allongée dans mon lit, avec une clope, à la lueur jaune d'une ampoule agressive.