Metropolis, ville de lumière et d'ombre, vivante et captivante

"Je voyais la ville comme une grande mère bienveillante. Et parfois elle me parlait". Cette phrase de l'inspecteur Faune, résume à elle seule l'âme de l’œuvre. Derrière une enquête qui apparaît comme la trame principale, il reste dans tout le corps du récit cette impression rampante d'une ville complexe et tentaculaire, d'une ville mouvante, d'une ville vivante.


Metropolis nous emporte ainsi dans son univers uchronique, nous envoyant à chacune de ses respirations vers une nouvelle rue peuplée de ses personnages mythiques. Des sommités comme le Dr Freud ou W. Churchill peuvent ainsi être aperçues ou même rencontrées avant de céder pour la plupart leur place à un homologue à la scène suivante. Cette succession débridée de personnalités peut sembler étouffante dans un premier temps mais il s'agit bel et bien de se laisser aller au rythme de Metropolis, un tempo alternant évidence et confusion, lumière et obscurité.


En acceptant la particularité de cet univers aussi bien sur le plan graphique que scénaristique, vous serez emporté par un récit captivant, multipliant les références aussi bien éclatantes que discrètes, et les détournant à sa guise. Si l'esthétique peut sembler lisse c'est qu'il y a une recherche presque cinématographique, un jeu avec la lumière d'où découle une délicate subtilité, une vibrante profondeur.


Le personnage principal de Faune obéit aussi à ce dualisme omniprésent. Il n'apparaît que superficiellement malgré son rôle prépondérant de personnage principal et de narrateur, ne dévoilant que peu d'émotion ou de sentiments. Pourtant, tout au long du récit, une foule d'éléments divers et variés suggère un potentiel fort, un esprit complexe et tourmenté, caché derrière un vernis lisse et lumineux, n'attendant qu'une rupture, un choc qui reste suspendu inconsciemment tout au long du récit.


Metropolis est aussi terriblement actuel puisque derrière le récit se cache un questionnement sur notre Europe moderne et sur la problématique de l'identité de l'individu, quand celui-ci n'est plus qu'un homme à l'intérieur d'une gigantesque foule anonyme, qu'un rouage dans un immense échiquier de rationalité.


Pour conclure, Metropolis peut déranger par son style original mais le récit dispose d'un véritable potentiel de profondeur et d'un univers d'une grande richesse pour quiconque se laisse charmer par les lumières de la ville.

Mister_Flop
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le 28 mars 2015

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