Marvels
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Marvels

Comics de Kurt Busiek et Alex Ross (1994)

Hé! ma première critique de BD!

Assez nouveau dans l'univers des comics Marvel, j'ai décidé de commencer par les débuts. J'ai donc lu les toutes premières aventures de Spider-Man d'abord, mon préféré, de Docteur Strange, de Captaine America et tout les autres (ou presque). Ayant bien avancé j'ai entendu parler de cette mini-série et du fait qu'elle rendait hommage aux numéros que j'avais déjà lu. J'étais déjà devenu fan du Marvel à la sauce sixties, je me suis donc bien entendu jeté sur ce volume.


Bon ce que tout le monde semble retenir de ce comics ce sont les dessins alors commençons par là. Un des débats de l'histoire de l'art porte sur le réalisme dans la représentation du réel. Une fois qu'on a représenté le monde tel qu'il est, beau, cruel, ennuyeux, émouvant, sans le moindre écart par rapport au réel alors... alors quoi? Que reste-t-il de l’œuvre artistique? Je pense que le trop de réalisme tue l'art parce que l’œuvre n'est qu'une vision du réel qui s'assume en tant que vision et donc déformation. Mais ici ce réalisme a un intérêt. Parce qu'une nature morte représentée de façon ultra réaliste, ce n'est pas la même chose que des super-héros représentés de façon ultra réaliste. C'est magnifique de voir la première apparition de Namor sur terre, ou encore de voir les plis du costume de Spider-Man. On en vient à croire que ces demi-dieux sont à portée de main.


Et puis ce réalisme graphique appui un réalisme scénaristique. L'histoire commence en 1939 avec l'apparition de la première Torche Humaine, et se finit en 1973 avec la mort de Gwen Stacy. On suit un photographe de presse qui assiste à l'apparition des super-héros, les Marvels (merveilles), comme il les appelle. On voit l'évolution de sa vie de famille, de sa carrière. Mais surtout on voit l'évolution de sa vision des super-héros et c'est là que le comics touche à quelque chose qui m'a fasciné.


Le personnage sert de prisme au lecteur qui vit alors avec lui la découverte des super-héros, leur évolution d’œuvres de propagande, à culture populaire. On voit l'évolution de sa vision des Marvels. Et ces descriptions retracent en fait ce qu'ont réellement été les personnage de comics de leur naissance jusqu'au début des années soixante-dix. Le personnage est un avatar du lecteur qui nous fait revivre les grands moments de la continuité Marvel avec émotions. J'aime particulièrement le rapport du personnage principal avec Gwen Stacy. Dans ces passages (dans tout le comics mais j'aime tellement ces pages que je les mets à part) les personnages deviennent encore plus mythologiques mais aussi encore plus humains.


On sent au-delà de la réflexion sur la construction du récit, des cadres, des images magnifiques, et de tout ce qui fait la qualité de ces numéros, un amour profond pour les comics de l'âge d'or et de l'âge d'argent.
Je ne recommanderais cependant pas ce comics aux néophytes. Je pense que prit à part c'est un très bon comics mais qu'il faut avoir lu quelques numéros clés pour comprendre la qualité de la réécriture et de la réflexion et le jusqu'au boutisme de la démarche.

Lahire
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le 17 sept. 2015

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