Après deux albums pas exceptionnels, Franquin créa Le Prisonnier du bouddha.

Cette fois-ci, l'album raconte un récit unique. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit d'une histoire d'espionnage que même James Bond serait incapable de réussir.

En effet, alors qu'ils pensaient passer des vacances pépères avec le Comte, Spirou et Fantasio se retrouvent confrontés à une invention appelée le GAG.

Ne vous fiez pas à ce nom faisant sourire puisqu'il s'agit de l'abréviation de Générateur Atomique Gamma.

Créer par le Professeur Inovskyev, grand enfant ayant voulu créer un appareil pour faire des blagues, ce dernier a réalisé que son invention peut être dangereuse des armées voulant s'en servir pour en faire...ben une arme.

Sans oublier le fait que son ami Longplaying sachant comment fonctionne, mais également concevoir, le GAG est retenu prisonnier par des militaires lui faisant du chantage aux Statues des Sept bouddha.

Aspect fascinant: Le Prisonnier du bouddha se démarque des autres Spirou et Fantasio de Franquin en ne se cachant pas une seconde d'être anti-militariste et anti-guerre. Propos qui avait déjà été abordé dans Le Dictateur et le champignon. Mais là où cet album illustrait son propos en tournant les armées en ridicule afin que l'on rit d'eux, Le Prisonnier du bouddha, lui, nous les montre comme étant dangereux dans une ambiance emplie de tension et effrayante.

Cependant, cet album est également très drôle avec nos deux héros tellement déstabilisés par le GAG qu'ils peuvent s'en servir aussi bien utilement que maladroitement. De plus, le marsupilami, loin d'être agaçant, est également amusant dans sa manière d'être indiscipliné pour le meilleur et pour le pire (d'autant plus que, cette fois, il est utile au récit).

Après, cet album est-il parfait? Et bien la perfection n'existant pas, la réponse est "non".

Déjà, le récit commence assez lentement et ne démarre réellement qu'après vingt-cinq pages. Ce qui peut rendre la lecture ennuyeuse quand on le découvre pour la première fois.

De plus, le fait que le seul savant russe du récit soit un grand enfant pouvant faire des bêtises et que le seul anglais de l'histoire ait un accent caricatural est une grosse preuve de xénophobie dispensable.

De plus, le fait qu'il y ait des méchants militaires avec des physiques asiatiques caricaturaux aussi bien ridicules que menaçants...

NO COMMENT!

Bref, Le Prisonnier du bouddha est à la fois drôle, fascinant et fait peur de par le fait que, malgré quelques aspects de l'histoire ayant mal vieilli, l'album a un propos intemporel sur les conséquences macabres de la Bombe A, propos qu'on retrouve encore dans des oeuvres actuelles.

BlackBoomerang
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le 9 oct. 2023

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