Les bases de Michel Vaillant sont dans cet album. Il aura beau connaitre plus de 70 aventures, faisant de cette série une des plus prolifiques de la BD franco-belge, les bases sont là. De la course très idéalisée, à savoir que la grande majorité de celle qu'on voit dans les albums est très serrée, indécise, et se finit à l'arraché. Ça se comprend d'un point de vue scenario, le lecteur se doit de rester investi et diverti, mais la répétition va très vite se faire sentir. De la course aux descriptions qui seront toujours assez envahissantes, mais qui surchargent carrément ces premiers albums.


En passant, j'ai commenté tous ces albums (je n'avais pas toujours assez de contenu pour faire des critiques complètes d'albums, d'où cette liste) et en voici le lien. http://www.senscritique.com/liste/Michel_Vaillant_Integrale_Commentee/1057857


A l'époque Michel Vaillant reste presque aussi idéal que Tintin, le magazine pour lequel il a couru près de 20 ans. Certes il a une famille, la gente féminine est mieux représentée que dans Tintin. Mais d'un point de vue caractère, sa magnanimité dans la majorité des situations, son côté sans peur et sans reproches, le fait qu'il se fasse un ami moins propre sur lui, les premiers albums nous servent un énième héros plus ou moins inspiré du reporter à la houppette. Il faudra pas mal d'albums pour qu'on rentre plus dans sa tête, qu'on découvre ses failles, son côté vulnérable, et sa capacité à être en couple. Mais pour l'instant donc, ça reste très naïf, bon enfant et même franchement daté. A mon sens, le charme opère tout de même.


Au niveau dessin des personnages, c’est encore perfectible et un peu figé, mais dans toute série, les premiers albums essuient les plâtres.


Du côté compétition, Graton invente l’IROC avant l’heure. Une compétition entre divers champions sur quelques épreuves. Ça oppose européens et américains, avec respectivement Michel Vaillant et Steve Warson en favoris. Et pour commencer, on n’y va pas de main morte : En un album il nous case une course à Buenos Aires, sur l’ancien Spa, l’ancien Nurburgring, mais aussi et surtout les 500 miles d’Indianapolis et les 24 heures du Mans !


Michel commence par gagner l’Indy 500 (historiquement sa première victoire connue sur circuit, histoires courtes comprises). Les mécanos Vaillant reçoivent du coup une double solde (aujourd'hui chez un constructeur français je pense que ce serait une autre sorte de doublé : Licenciement-suicide) Ils se préparent pour Le Mans et notons le passage où Jean-Pierre, le frère de Michel, prend le volant d’un prototype type Le Mans en sautant dedans, en costume. On s'en faisait pas à l'époque.


Le barème de ce mini-championnat qui est assez ridicule. 1 point pour le vainqueur et basta... non que dis-je, 1 point pour celui qui sera devant l'autre. Lorsque Steve finit une course sur le podium mais pas premier mais qu'il est devant Michel, il a quand même son point. Donc tout le monde semble penser au début du championnat que seuls Michel et Steve pourront le gagner, seuls eux comptent. On y croît.


Notons la grandeur d'âme de Michel qui refuse le titre parce que Warson s'est planté alors qu'il était devant. J'imagine bien un pilote de F1 faire ça aujourd'hui tiens. Enfin cela dit c'est pas le même genre de titre. Là pour rappel on parle d'un titre assez flou sur 5 épreuves qui donc, apparemment, se joue entre deux pilotes... les autres peuvent gagner les courses ou des places mais pour le championnat, c'est du décorum.


Maintenant, certes quand il va voir Warson à l'hosto, on se croirait dans une cour d’école « Steve je veux devenir ton copain », reste qu’une amitié durable est née, avec ce personnage qu'on apprend progressivement à aimer. Steve reste un énième cas d'antihéros sympathique qui prend le pas sur le vrai héros dans le cœur de certains lecteurs parce qu'il semble plus humain.


Cet album est un départ en fanfare, annonçant déjà ce qui marchera bien et ce qui marchera moins bien dans la globalité de la saga Michel Vaillant.

Régis_Moh
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le 12 nov. 2015

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The Reg

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