4e intégrale du run de Morrison sur la série Batman qui sert un peu de fourre-tout, avec le segment qui amène Batman de Batman R.I.P. à sa mort dans Final Crisis dans la première partie de l'ouvrage et une bonne grosse seconde moitié consacré au Dossier Noir, avec les aventures farfelues des années 50 de Batman qui ont inspiré Morrison et en sus une saga des années 90 par Milligan qui introduit le démon Barbatos qui sera apparemment amené à jouer un grand rôle dans les prochains tomes de l'intégrale Morrisonienne de la chauve-souris.


Un tome du coup assez varié dans les tonalités et les approches de Batman, ce qui est vraiment plaisant. On passe d'une rétrospective de la vie de Batman à un délire crypto-mystique fascinant, avant de plonger dans du comics pour enfants complètement délirant mais avec de très bons moments (merci Bill Finger) avant de tomber dans un Batman sombre et désespéré avec la dernière saga qui redonne ses lettres de noblesses au Sphinx, trop souvent considéré comme un ennemi de seconde zone alors qu'il a un certain potentiel (surtout ici avec son comportement assez extrême).


La partie scénarisée par Morrison rappelle en quelques pages que le scénariste est toujours aussi doué pour raconter les aventures du croisé nocturne. Il a vraiment une très bonne narration, immédiatement passionnante, qui ne prend pas le lecteur pour un demeuré (quitte à paraître exigeant) et qui est assez maligne. Et il y a toujours un côté "analyse du mythe" qui ressort dans ses épisodes, notamment ici dans la relation Darkseid-Batman qui est vraiment très intéressante (et très cool avec des dialogues génialement cryptiques comme "Accepte l'Anti-Vie et soit entier."). Et le petit guide des références qu'offre Urban à la fin de la partie Morrison est vraiment très sympa (ou comment se mettre les lecteurs dans sa poche en 30 secondes).


Le Batman 700 est plus anecdotique mais reste un sympathique hommage. On a franchement vu pire en numéros anniversaires, donc on ne va pas trop pester. Le Black Casebook est par contre, un excellent ajout à ce volume. Surtout que Morrison donne moult commentaires sur les épisodes proposés et la construction de son run, très intéressants. Les épisodes étonnent par leur ton naïf et farfelu mais sont très agréable à lire et on a immédiatement une tendresse pour le dynamique duo de l'époque et on regrette presque qu'il n'y ait plus trop d'équivalent moderne de ses séries dans la continuité principale, même si certains épisodes, comme celui du Batman de Zur-En-Arrh sont complètement hallucinés. Les épisodes de Bill Finger sont déjà mieux écrits, et ont une meilleure dramaturgie et sont assez passionnants. Surtout la première partie de "Robin doit mourir à l'aube" qui est vraiment impressionnante avec ce Batman poussé dans ses derniers retranchement dans un univers hyper hostile. En outre, Hurt prend une nouvelle dimension quand on a lu Batman R.I.P., ce qui rend l'épisode encore meilleur.


Bref, un excellent 4e tome de Batman par Morrison. Il fait un peu figure de hors série mais reste vraiment une très bonne lecture avec du Batman de très bon niveau.

arnonaud
8
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le 3 juil. 2014

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arnonaud

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