Last Hero inuyashiki

SI l’on en croit la description qui est faite de la société japonaise dans Last Hero Inuyashiki, elle est le lieu de toutes les subversions. Mépris des faibles, pertes des valeurs morales, violences gratuites, jeunesse dévoyée, inculte et agressive sont le quotidien des personnages de ce manga. En bref, il ne s’agit pas du Japon, mais d’un pays fantaisiste que les mangakas nippons affectionnent particulièrement . D’où leur vient cette conception insolite de leur propre pays, c’est une question qu’il faudrait leur poser, mais sans cette obsession, un bon nombre de seinen mangas n’existeraient pas.

Ici donc, dans un Tokyo parfaitement représenté, un jeune otaku en déshérence et un quinqua méprisé par sa propre famille se retrouvent une nuit par hasard dans un parc où par hasard quelques extraterrestres font leurs affaires. Ils se font tuer par accident et pour éviter des problèmes de nature administrative vraisemblablement, les aliens de passage décident de les reconstituer avec les moyens du bord, qui relèvent plus de l’armurerie que de la chirurgie.

Nos personnages sont à présent dépositaires d’une puissance de feu homérique et de pouvoirs quasi magiques, avec tout ce que cela sous entend, dans une société représentée comme inégalitaire et violente. Toutes les thématiques chères à Hiroya Oku sont donc à nouveau représentées dans ce manga assez proche de celui de Gantz, le manga le plus célèbre de cet auteur. On y retrouve la position morale et la réflexion sur l’usage des armes, l’extrême violence, une certaine dose de manichéisme, l’altruisme et la bonté autant que la cruauté pure.

Un dessin enlevé, qui joue comme dans Gantz du mélange entre la 3D et le dessin traditionnel, qui évoque parfaitement la dimension technologique des personnages, tout autant que celle des émotions (ou de leur absence). La série est en cours au Japon, à son 5eme volume, et le volume 3 est prévu pour février 2016 en France.