Quel bonheur! Je sais que ça n'est pas grand-chose pour SC mais j'ai réussi à publier, ici, ma 300E CRITIQUE!

De plus, cette dernière est celle d'un album étant considéré comme LA plus culte aventure de Spirou et Fantasio. Alors, autant l'avouer, cette critique m'apporte une fierté indéniable et j'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que moi à l'écrire.

Sur ce, bonne lecture!

Suite directe de La Frousse aux trousses

(ma critique de l'album ici https://www.senscritique.com/bd/la_frousse_aux_trousses_spirou_et_fantasio_tome_40/critique/295107903 )

La Vallée des bannis commence juste après le moment où Spirou et Fantasio ont été pris dans le tourbillon de l'album précédent.

Avant de vous expliquer pourquoi cet album est considéré comme la meilleure aventure non pas de Tome et Janry mais de Spirou et Fantasio tout court, à juste titre, voici l'histoire.

Après avoir été emportés par le tourbillon à la fin de La Frousse aux trousses, Spirou et Fantasio atteignent involontairement le but de leur expédition donnant son titre à l'album: La Vallée des bannis où Maginot et Siegfried se sont perdus. Le duo comprend alors pourquoi les deux explorateurs n'en sont jamais revenus. La fameuse vallée est entourée par une chaîne de falaises sans faille impossible à escalader. Ainsi, une fois dans la vallée, il est impossible d'en sortir. Spirou et Fantasio sont donc probablement condamnés à être coincés dans cette vallée jusqu'à la fin de leurs jours. Mais ça n'est pas le pire. La flore et la faune du lieu sont monstrueuses plus particulièrement un moustique rendant ses victimes cinglées. Fantasio se fait piquer et, devenu fou, tente de tuer Spirou contraignant ce dernier à chercher une échappatoire seul.

Nous voici alors avec une histoire sans méchants étant un huis clos, non seulement dramatique, mais également hostile. Pire que tout, s'il n'y a pas de méchant, il y a bel et bien un antagoniste mais, surtout, un antagoniste inattendu: Fantasio!

Voir ce protagoniste auquel on s'est attaché pendant 40 albums parce qu'il était à la fois comique, intelligent, gentil et un ami loyal envers Spirou devenir l'ennemi principal de ce dernier dans cette aventure, ou plutôt mésaventure, est une horrible tragédie parce que, non seulement Spirou est "presque" complètement seul ne pouvant parler qu'à Spip ne pouvant pas lui répondre mais son ami devenu ennemi peut surgir à tout moment pour le tuer.

De plus, Spirou lui-même, habituellement plein d'assurance, est, dans cet album, incertain, a peur ou encore se demande s'il va rejoindre Fantasio dans la folie.

Et malgré la détermination de Spirou à ne pas vouloir abandonner Fantasio malgré sa folie meurtrière, seule une miraculeuse minuscule seconde de lucidité venant de Fantasio les sauve tous les deux.

Hélas, malgré le fait que Spirou et Fantasio s'en sortent, la fin est morbide.

En effet, la dernière page montre Maginot qui se mets à parler au macchabée du Roi Malabar. En voyant la tombe de Siegfried, on ne peut que se dire Maginot a dû tuer son ami probablement à cause du moustique qui a dû le rendre fou puis a essayé de sortir mais n'y est jamais parvenu. Résultat, culpabilisant d'avoir tué son ami par réflexe de survie, il est devenu fou par lui-même et s'est mis à parler à un macchabée pour se donner une raison de vivre. On comprend également qu'il a voulu éviter à Spirou et Fantasio ce qui est arrivé à lui et son ami car en les regardant de loin, il a vu que Spirou a le courage qu'il n'a probablement pas eu pour Siegfried; à savoir tenter de sauver Fantasio malgré le fait qu'il soit devenu une menace pour lui. Il a donc utilisé ce qui lui restait de lucidité pour aider Spirou et Fantasio à ne pas subir le même sort que le sien et celui de Siegfried. De plus, vu que Maginot est bien équipé pour aider Spirou, ce n'est sûrement pas la première fois qu'il aide des gens qui se sont perdus dans la Vallée des bannis. Spirou et Fantasio ne sont donc probablement pour lui que des énième personnes malchanceuses perdues dans la Vallée des bannis et que, lui, est condamné à être 'le sauveur fou' de gens égarés jusqu'à mourir de vieillesse.

Ainsi, même si l'aventure, ou plutôt mésaventure, finit bien pour Spirou et Fantasio, on ne nous épargne pas une image de ce qu'ils auraient pu devenir si ça s'était mal fini pour nos deux héros.

Ainsi, après plusieurs albums où Spirou et Fantasio se disputaient pour des problèmes d'argent, ce tome nous montre que, malgré tout, l'amitié...

(oui je dis bien amitié. Si vous voyez plus entre ces deux-là, faites-vous plaiz avec vos fanfics.)

...est bien plus importante que le moindre centime et qu'il faut savoir être solidaires dans les moments critiques/désespérés.

Comme vous le voyez, cet album a tellement de qualités qu'il est difficile de lui trouver des défauts.

En fait, il n'en y a qu'un seul et qui, malheureusement, peut être très énervant.

Voilà l'explication. Durant le récit, Tome et Janry, pour renforcer l'aspect macabre de l'album nous montrent des créatures aux allures clownesques mais étant, sous leurs masques, dangereuses, destructrices et voraces. Ce qui est une excellente idée vu que ça donne un côté "Créatures/Gadgets du Joker" aux apparences amusantes et infantiles mais étant en réalité morbides et meurtrières pour renforcer le danger menaçant Spirou et Fantasio.

Cependant, il arrive que l'album s'attarde plus sur les créatures que sur la situation dramatique entre Spirou et Fantasio. Ce qui fait que, durant certains moments, le bestiaire éclipse la tragédie morbide entre les amis devenus ennemis. Résultat, celle-ci s'amoindrit inutilement alors qu'elle aurait pu être plus émouvante si ces prédateurs avaient été moins nombreux.

Bref, La Vallée des bannis est un incontournable qu'il faut absolument lire sous peine de négliger une des meilleures oeuvres de la littérature illustrée.

___________________________________MINI-ANALYSE____________________

Après être devenu complètement fou, Fantasio dit la tirade suivante

Des années qu'on est sur le même bateau. Toi en première classe, moi en classe cataclysme. Qu'il se commette un sale coup et j'en prends plein la bougie! Toi, tu t'agrafes les médailles! Traversons le désert, tu t'en sors bronzé comme un dieu et moi le nez grillé à l'huile solaire.

En lisant ceci, on ne peut pas être sûrs que le moustique rend complètement fou mais qu'il éveille simplement les pires démons et les pensées négatives les plus profondes dissimulées dans nos êtres. De plus, Fantasio fait ici la description que pourrait être n'importe quel sidekick de héros. Sidekick vivant toujours dans l'ombre du protagoniste principal, ce qui lui crée des complexes car se sent diminué et ayant l'impression de ne servir à rien à part être décoratif et pensant que les choses resteraient comme elles sont (voire seraient mieux les sidekicks ayant parfois besoin d'être sauvés par le héros au prix de les retarder dans leurs quêtes) pour le héros même s'il n'existait pas. Cependant, La Vallée des bannis nous montrant un Spirou démuni face à un Fantasio ayant perdu la raison prouve que sans la présence du sidekick, un héros n'est rien; et surtout que les deux doivent être respectés.

De plus, le cas de Fantasio est particulier car comme diraient Tchouky et Al au sujet de Spirou et Fantasio

C'est un duo. Il y a un héros compétent et un héros gaffeur mais Fantasio n'est pas juste un sidekick. Il a le même statut que Spirou dans l'intrigue. Il n'est pas juste là pour le gag. Il est compétent en tant que héros, juste moins habile de ses mains, plus imaginatif donc plus farfelu. Mais les héros sont deux. Tout aussi important l'un que l'autre.[...]Non seulement, le duo marche bien mais l'amitié qui unit Spirou et Fantasio peut être le ressort d'intrigues passionnantes et émouvantes[...]Fantasio[...]est beaucoup plus drôle en tant que monsieur-tout-le-monde qui fait des gaffes que tout le monde fait.

De plus, la fin de La Vallée des bannis montrant un Maginot devenu fou après avoir tué son ami Siegfried par instinct de survie et étant réduit à parler à un macchabée pour se donner une raison de vivre prouve que si Spirou avait fait le même choix que Maginot plutôt que de sauver Fantasio, il n'aurait plus été le héros qu'il était dans les albums précédents. La preuve qu'un héros et un sidekick ne sont rien l'un sans l'autre.

Sans compter le fait que le sujet fut mis davantage en avant dans Vito la déveine avec les héros devenus dépressifs Fantasio ne se trouvant pas aussi courageux que Spirou et Spirou ne se trouvant pas aussi drôle que Fantasio.

Tout ça pour dire: un héros et un sidekick ne doivent pas se distinguer l'un de l'autre mais être complémentaires.

BlackBoomerang
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le 1 oct. 2023

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