Il y a un an sortait Le temps du désert, premier album d’Universal War Two (UW2), suite directe d’Universal War One (UW1) qui, en matière de science-fiction en BD, fait figure de série culte. En septembre 2014, la guerre universelle a repris dans nos librairies avec l’arrivée d’un nouvel album : La terre promise. En bon acharné que je suis, et malgré mes craintes faisant suite au premier épisode susmentionné, je me suis évidemment jeté dessus.

Dès le premier coup d’œil, on est en terrain connu : la couverture claque et les premières pages en imposent par leur dessin. Y’a pas à dire, Bajram se donne, il a envie qu’on en prenne plein les yeux. Avant d’aller plus loin, revenons toutefois aux fondamentaux. Le temps du désert laissait les dirigeants de Canaan avec un problème considérable sur les bras : grosso modo, l’arrivée dans le système solaire de mystérieux triangles aussi abstraits qu’hostiles envers ce dernier. Dans cette suite, ça ne s’arrange pas et les descendants de Kalish sont mis face à des choix cruciaux. L’humanité, qu’ils sont censés protéger, est en grave danger, et il se pourrait bien qu’ils soient eux aussi visés.

Présenté ainsi, ça peut faire envie. Pourtant, ça ne marche pas tout à fait. Le plus gros problème de cet album, c’est que certains passages tiennent davantage de la morale à deux balles que de la science-fiction qui se respecte. La subtilité semble avoir sérieusement manqué à Bajram pendant qu’il rédigeait ses dialogues, et la narration en est franchement alourdie. Les dessins, quant à eux, restent dans la continuité de l’album précédent : des paysages plus beaux et brillants que jamais, des personnages fades et lisses. Tout cela est cependant cohérent avec le récit : c’est beau, ça brille, mais rien ne dit que ça va le rester. D’ailleurs c’est à espérer, car jusqu’à présent tant l’histoire que les images semblent manquer de la crasse, de l’humanité et de l’urgence qui faisaient le sel d’UW1.

Globalement, cet album manque de souffle. Ce n’est pas qu’il ne s’y passe rien, c’est qu’il remue trop peu le lecteur. Les enjeux y sont énormes mais on a déjà vu bien pire précédemment, et raconté avec davantage d’intensité. Si, comme moi, on estime que la réussite d’UW1 reposait davantage sur l’escadrille Purgatory que sur les voyages dans le temps, UW2 manque jusqu’à présent d’un élément essentiel pour faire honneur à son aînée : des personnages. Ici, ces derniers (en nombre réduit) sont tout au plus prometteurs et le restent, au lieu d’évoluer. Alors que le tiers de cette série en six tomes est déjà achevé, il serait peut-être temps d’en finir avec l’introduction.

Reconnaissons à Bajram qu’il semble savoir où il va, et que les albums suivants apporteront peut-être ce qui manque à ce second album. D’ailleurs, ce n’est probablement pas un hasard si les dernières pages ravivent l’espoir d’assister enfin au décollage de la série. Il n’empêche, pris indépendamment, et même s’il conserve un certain caractère propre à la série, La terre promise est une déception. Bonne nouvelle : la probabilité d’une bonne surprise au prochain album s’en voit automatiquement augmentée.
Nonivuniconnu
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le 1 oct. 2014

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