La sOurce et la sOnde - Le Cycle de Cyann, tome 1 par Enlak
Le cycle de Cyann débute sur un monde étrange dans lequel nous sommes tout de suite projetés. Un monde avec des créatures vivantes inconnues, ou les habitants trainent en tenue très légères et auquel l’organisation échappe. Puis petit à petit on commence à comprendre grâce aux bribes d’informations qui nous sont données. La planète s’appelle Ohl, son peuple (ou un des peuples) est dirigé par la famille Olsimar, également désignée comme la Sonde. Sur Ohl la lettre O est sacrée et sa place dans le nom de famille révèle son statut : plus elle se situe vers la gauche, plus la famille est puissante.
Cyann est la fille du dirigeant, rebelle, insolente, téméraire et irresponsable, elle agit comme elle le souhaite sans songer aux conséquences, passe son temps à braver le danger dans des jeux risqués et à attirer les hommes dans son lit. Mais elle n’en est pas moins dotée d’une grande habilité. La famille est respectée mais son autorité est mise à mal par une épidémie qui sévit, les Fièvres Pourpres. Avec l’accord de la Source, les deos, composés d’hommes de sciences avec qui ils partagent le pouvoir, les Olsimar décident de lancer une expédition vers la lointaine planète Ilo, dont on n’est sans nouvelles depuis la guerre des Confins, conflit qui a opposé les mondes indépendants à l’Empire. Une expédition qui a pour but de trouver un remède. La responsabilité de l’expédition repose sur Cyann, dont les jours insouciants sont désormais comptés. Elle et son père se disputent en permanence, incapable de se comprendre et condamnés à se manquer sans arrêt. Cyann traine avec son amie Nacara, qui contrairement à elle, fait partie des familles les moins influentes, une mino, ce qui ne l’empêche pas d’être plus pragmatique qu’elle et de parfois mieux comprendre les enjeux.
« La Source et la Sonde » nous entraîne dans un monde exotique, même si les dessins ne sont pas ceux que je préfère. Et quant aux animaux inconnus, je trouvais ceux des mondes d’Aldébaran plus riches. La difficulté de comprendre le monde dans lequel se passe l’histoire est gênante au début pour bien rentrer dedans, il aurait fallu d’avantage d’informations pour l’introduire. Ce tome fait 100 pages contrairement aux 50 habituels, et il contient plusieurs longueurs. L’histoire avance en effet lentement, et certains éléments semblent superflus. Les vignettes s’enchaînent parfois trop rapidement, si bien que l’on ne comprend pas toujours ce qu’il s’est passé entre les deux. Il faut regarder avec attention les images pour deviner ce qu’il se passe. Je n’ai pas personnellement beaucoup accroché à Cyann. Pas un mauvais tome malgré tout, mais c’est surtout le départ de l’expédition vers Ilo et sa promesse de terres nouvelles qui incite à lire la suite. Mon impression est que ce tome s’attarde trop sur le monde d’origine de Cyann.
« Six saisons pour Ilo » (100 pages également) s’avérera plus prenant que le premier tome avec qui il fait le lien pour conclure le premier arc. On y suivra Cyann qui tente tant bien que mal de garantir la sécurité du groupe en imposant son autorité, facilement contestée. Ilo est un monde hostile, avec des créatures encore plus mystérieuses mais aussi bien plus dangereuses, entre les arbres aux branches qui transpercent les corps, les loutres carnivores et les papillons toxiques. Elle découvrira la vérité sur ce monde, les Fièvres Pourpres, et mettra à jour les agissements secrets des deo, avec une découverte qui annonce des perspectives prometteuses pour la suite. Une nouvelle page s’ouvre pour l’héroïne.
Le cycle de Cyann semble se structurer avec un monde différent à chaque tome, garantissant un aspect nouveau à chaque fois.