Plusieurs mois après ma première lecture des ultimes chapitres du Batman version New52 de Scott Snyder, je me demande encore, comment il a pu avoir cette idée de Gordon dans un Bat-robot-lapin… J’ai beau retourner cela dans tous les sens, aucun explication ne me vient à l’esprit. Ce truc n’aura pas du voir le jour !
Et c’est fortement dommage car il s’agit, sans aucun doute, du seul élément « loupé » de cette intrigue finale.
Batman, notre Batman, n’est plus. Bruce Wayne, au prix d’un terrible combat contre le Joker, a vu sa mémoire effacée ! Le voilà simple animateur dans un centre pour enfants des Narrows, aux côtés de sa fiancée Julie Madison. Mais le crime à Gotham, lui, n’a pas pris sa retraite, bien au contraire, et c’est un Batman robotique qui tente de rendre la justice à Gotham ! Avec Gordon aux commandes ! Mais alors que l’ancien commissaire réalise ce que être Batman signifie, un nouvel ennemi frappent aux portes de Gotham, un ennemi implacable, incroyable, terrifiant et contre qui Gordon semble incapable de lutter, Mister Bloom !


Le commissaire Gordon est devenu, grâce à la technologie des entreprises Powers, le nouveau Chevalier Noir de Gotham. Mais le monstrueux Mister Bloom est bien décidé à prendre le contrôle de la ville. En paix avec lui-même et amoureux de Julie Madison, Bruce Wayne acceptera-t-il d’endosser à nouveau le costume qui l’a conduit dans une croisade solitaire contre le crime ?
(Contient les épisodes #46 à 52)


Gordon est commissaire depuis seulement quelques semaines, et déjà, c’est une catastrophe. Alors qu’il devait incarner un Batman 2.0, un Batman obéissant aux ordres, il n’en fait qu’à sa tête et se retrouve déjà face à son premier super-vilain attitré ! Mister Bloom ! Un personnage mystérieux, puissant et terrifiant. Capable, avec des simples petites graines, de donner des super pouvoirs à n’importe qui ! Mais cette puissance accrue, se termine malheureusement le plus souvent par la mort ! Cela ne freine pas les candidats !


On réalise à quel point les gens de Gotham son malléables et manipulables. Ce qui reflète, en quelque sorte, l’humain en général ! Peu nombreux seraient ceux à refuser cette petite graine et toutes les promesses qu’elle propose, et ce malgré le résultat final probable ! L’appât du gain et de la puissance est trop grisante, attirante.


C’est sur ce point que joue Mister Bloom, la crédulité, la faiblesse et la misère des gens. Nous serions prêt à tout pour sortir la tête du caniveau, et c’est justement ce que propose Mister Bloom ! Avant, il y avait Batman et la promesse d’espoir qui le suivait qui contrebalançait les tentations incités par tous ces supers vilains de Gotham. Mais aujourd’hui, le nouveau Batman, cette caricature robotique ridicule n’incarne rien aux yeux des gens, ne leur inspire plus rien ! Il n’y a donc personne pour contrebalancer ce que propose Mister Bloom !


Gotham sombre donc dans le chaos, et ce nouveau Batman confirme, ce que beaucoup pensait depuis le début, ne sert absolument à rien. Il est mis sur la touche d’un simple claquement de doigt. Et il a beau dire vouloir se battre, vouloir défaire Mister Bloom, il n’est capable d’aucune de ses deux tâches. Il se retrouve prisonnier, blessé et incapable dans les mains gigantesques, d’un Mister Bloom démesuré, bien décidé à rayer cette Gotham de la carte afin d’en faire renaître une nouvelle sur ses cendres !


Qui va pouvoir sauver Gotham ? Duke Thomas ? Le jeune homme est volontaire et casse-cou, mais reste une opposition insignifiante, silencieuse, bien trop jeune. D’autant qu’il va, lui, découvrir qui est à l’origine de Mister Bloom, le pourquoi du comment.
Geri Powers et son armada de robot ? Ils ne sont que de simples pantins, de simples jouets lorsqu’ils se retrouvent face à un Mister Bloom géant.


Non, il n’y a qu’une seule personne apte à se tenir face à Mister Bloom, à pouvoir le défaire, c’est Batman ! Bruce Wayne, qui pourtant semble de plus en plus heureux dans sa vie, et cela fait du bien de le voir si souriant, les mâchoires non crispés, avec cette grosse barbe, projetant des projets aux bras de la douce Julie, le comprend également, même s’il n’a aucun souvenir de lui. On réalise, tout comme ce bon vieil Alfred, que Bruce Wayne a enfin le droit à la vie à laquelle il aurait pu prétendre étant enfant, comme si Gotham lui offrait une seconde chance, une seconde vie en remerciements de la première qu’il lui a entièrement et totalement consacré, sacrifié.


Mais il semble que cette agréable parenthèse soit terminée, au grand dam d’Alfred. Bruce comprend que son passé est bien plus complexe que ce que le brave majordome lui a raconté. Il y a un secret qui ne lui a pas été révélé. Un secret qui, jusqu’à maintenant, ne l’intéressait pas plus que cela. Mais le colère de Duke, sa rencontre au parc avec cet étrange personnage au teint blanc et aux yeux verts et le « sacrifice » de la petite Liv, vont pousser l’homme à découvrir ce qu’il se cache derrière la vieille horloge du manoir Wayne !


Je n’ai pas du tout apprécié ce nouveau Batman, par contre j’ai adoré ce nouveau Bruce ! Ainsi que l’intrigue autour de Mister Bloom. Et si le retour de Batman est un spoiler de polichinelle tant cela était convenu, attendu et obligé, je n’aurais pas été contre un prolongement de ce statu quo. Scott Snyder nous proposant une vie rêvé pour Bruce, une vie que l’on aurait, que j’aurais aimé voir continuer un peu plus. J’aurais apprécié voir encore un peu la jolie Julie, voir Bruce au milieu des enfants. Mais Gotham est implacable et a besoin de son Batman. Car si le justicier nous a bien souvent dit que Gotham était sa ville, Batman n’en demeure pas moins SON héros.


Après le final explosif de cette intrigue, Scott Snyder tire sa révérence avec un épisode centré, justement sur la relation entre Batman et Gotham, entre Batman et les Gothamiens. Sur ce que symbolise notre héros, son importance.


Le tome se termine avec le dernier épisode de la série, comme pour la plupart des titres, l’équipe créative n’est plus là. Et l’on se retrouve avec un touchant épisode sur le lien unique qui existe entre Bruce et Alfred. Une belle histoire, mais il est fortement dommage de terminer là-dessus.


Graphiquement, rien à rajouter par rapport aux huit tomes précédents. Le travail de Capullo aura été magistrale, magique, unique du début à la fin. Un travail de dingue, des planches superbes. A tel point qu’il est dommage, alors que je l’adore pourtant, de retrouver des planches de Yanick Paquette au milieu de tout cela. Et ne parlons pas des planches Riley Rossmo sur le dernier épisode, cela laisse un vilain goût pour un clap de fin.


Bref, malgré ses défauts, malgré ses fins manquées la plupart du temps, malgré le fait que ses intrigues aient influé un peu trop souvent sur les autres titres du batverse, j’ai, de manière générale, beaucoup apprécié le travail de Scott Snyder sur Batman. Il aura apporté beaucoup de très bonnes choses, de très bonnes idées. Tout n’a pas été parfait c’est certain, mais je pense que l’on peu dire que l’on a là un run qui restera dans les mémoires, et c’est bien normal !

Romain_Bouvet
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le 27 juil. 2018

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Romain Bouvet

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