Là où vont nos pères
7.9
Là où vont nos pères

BD (divers) de Shaun Tan (2006)

Quand on m'a conseillé cette BD, j'ai d'abord pensé "mhh, un truc sur l'exil, pas un thème qui m'interpelle particulièrement, mais pourquoi pas, j'aime bien les tons sépia de la couverture". Et puis j'ai vu la petite bête en bas à droite. Rajoutez des petites bêtes mignonnes et vous êtes quasiment sûr de me vendre votre produit.

J'ai ouvert la BD et j'ai commencé à feuilleter, à la recherche de la petite bête. Première surprise, il n'y a pas de texte. J'aime. Ça permet de se concentrer plus attentivement sur le dessin, qui est ici de fort bonne qualité d'ailleurs. J'ai donc regardé les cases (au découpage très méthodique) plus attentivement.

Une multitude de petits détails m'apparurent. Des objets de la vie quotidienne, mais avec une forme bizarre. Des fruits étranges. La petite bête (je l'ai trouvée!) n'est pas le seul animal curieux là-dedans non plus. Apparemment, l'univers ressemble un peu à une version alternative d'une ville du début du XXe siècle, façon Cités Obscures.

J'ai refermé la BD, histoire de la parcourir plus tard, au calme. Bien m'en a pris, parce que sinon je crois que j'aurai déversé un torrent de larmes dans la bibliothèque où je l'ai trouvée.

C'est magnifique. Je ne trouve pas d'autre mot. L'absence de texte fait que cette BD suggère avant de dire. Le moindre petit détail évoque de nombreuses images, sans doute différentes pour chaque lecteur. Il n'y a pas de scénario, mais ça n'a pas d'importance. L'important, c'est de voir ce monde vivre sous nos yeux, de saisir l'histoire de ses habitants et de s'imprégner de l'atmosphère.

J'ai rapporté cette BD dans sa bibliothèque d'origine et je l'ai achetée peu après. Je pense que c'est une oeuvre à relire, à faire partager. Une histoire à transmettre, exactement comme le les personnages de la BD se racontent mutuellement leur histoire. Un moyen de faire le plein d'images merveilleuses.

Mais j'aurai quand même aimé que la petite bête de la couverture soit réelle.
Melusca
10
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le 17 nov. 2011

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