Contre toute attente, et malgré les bons débuts du titre Batman par Snyder et Capullo, mon gros coup de cœur dans l’univers de la chauve-souris aura été pour Batman & Robin. Sans doute grâce à trois points. Tout d’abord le personnage de Damian, magnifique petit homme au caractère bien trempé et dénotant tellement des autres Robin. Ensuite la relation, si compliquée, Bruce/Damian, père/fils. Enfin la qualité du duo Peter J. Tomasi et Patrick Gleason, qui réalise un incroyable travail.
J’ai tellement aimé ce titre, que j’ai attendu la sortie de plusieurs tomes pour me replonger dedans sans temps mort.


Confronté au lourd héritage du costume de Robin, Damian Wayne lance un défi aux précédents tenants du titre : Dick Grayson/Nightwing, Jason Todd/Red Hood et Tim Drake/Red Robin. L’occasion pour le cadet de la Bat-Family de prouver sa valeur, mais également de mettre à l’épreuve son code de l’honneur hérité des Assassins de s amère, Talia al Ghul.
Batman & Robin développe avec maîtrise la relation étroite et conflictuelle entretenue par le légendaire justicier de Gotham et son fils Damian, devenu Robin. Peter J. Tomasi (Brightest Day, Nightwing) confirme son talent de scénariste en faisant de cet affrontement père-fils un tremplin vers une réflexion d’ampleur pour les deux héros, tandis que Patrick Gleason (Green Lantern Corps), illustre avec talent ce récit inédit.
(Contient les épisodes #0 et #9 à 14)


Le tome se lance avec le fameux épisode #0, que l’on a eu sur tous les titres New52 à l’époque. Au programme, Tomasi, décide de nous montrer comment l’envie de connaître son père est née dans l’esprit du très jeune Damian. Et comment Talia, sa mère, en à profité, pour motiver son fils à accentuer, approfondir, son apprentissage. Dès le départ, la rencontre entre père et fils était vouée à faire des étincelles, de par l’inexorable attente d’un côté, et la profonde surprise de l’autre.


La suite du tome subit, comme tous les titres du batverse, le contrecoup de ce qu’il se passe dans les titres phares et porteurs du Chevalier Noir. A savoir Batman et Batman Inc. Avec le retour du Joker et la prime mise sur la tête de Damian par sa propre mère. Mais malgré tout, et à l’inverse de nombreux autres scénaristes qui ne font que subir ces impératifs, Peter J. Tomasi parvient à passer outre et à continuer son travail sur ce formidable duo.


Dans « La Guerre des Robin », notre jeune Damian décide de s’imposer face à ses illustres prédécesseurs. Et comme toujours avec le jeune garçon, cela ne se fait pas dans la dentelle, Damian ne cessant de se montrer arrogant, agressif et manipulateur. Il faut dire que la vie du dernier Robin en date n’est pas des plus communes et sous ses airs hautains et sûr de lui, il n’est pas facile pour lui de trouver une place dans cette nouvelle et grande famille.
Et alors qu’il se livre à diverses exactions sur les anciens Robin, il doit empêcher Gotham de sombrer totalement dans le chaos et les flammes en s’opposant à un nouveau venu, Terminus, marqué physiquement par sa première rencontre avec Batman, comme toutes son équipe d’ailleurs (bonjour les personnages ridicules). La vengeance et la rancune ne sont que les seules motivations de ce nouvel adversaire, très éphémère.


Dans, « Manger pour Vivre », Bruce tente un rapprochement avec son fils, alors qu’il est consigné à la grotte. La prime sur la tête de Damian ayant lancé à ses trousses ce qu’il se fait de pire en tueurs et tordus en tout genre. Il y a de quoi être motivé avec une telle somme. Cependant, une mission personnelle et bien particulière va pousser Damian à s’aventurer dans les égouts, où il va tomber sur des habitants de Gotham transformé en zombies cannibales affamés.


Père et fils ne se comprennent pas, encore, et se cherchent, se jaugent, ne sachant pas comment aborder l’autre. Il est vraiment touchant de voir ces deux forts caractères si impuissant l’un envers l’autre. Peter J. Tomasi excelle dans son travail sur cette relation si tumultueuse et si touchante. Bien aidé par Patrick Gleason nous offrant aussi bien de superbes scènes d’action rythmée et sans temps morts, que des têtes-à-têtes d’une grande émotion. Son travail, à mes yeux, ne souffre d’aucun défaut, il est l’artiste qu’il faut pour un comics aussi fort et riche émotionnellement. Son travail sur le duo Bruce/Damian est tout aussi profond que celui du scénariste.


Bref, si ce deuxième tome est un peu moins bon (un tout petit peu) que le premier, la faute à un nouveau méchant assez faible, la pollution des autres titres, Peter J. Tomasi et Patrick Gleason nous propose malgré tout un formidable apprivoisement entre deux personnages qui n’arrivent pas à aller vers l’autre mais le désirent ardemment.

Romain_Bouvet
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le 18 avr. 2016

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Romain Bouvet

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