Tu fais vraiment chier Robert... c'était pas ça le deal

Attention billet d’humeur et spoilers à tous les étages… donc à ne pas lire avant le comics. Annoncée en juillet dernier, la fin du célébrissime comic book a fait l’effet d’une bombe, et la qualité de cet avant-dernier tome n’en attisera que plus les regrets des fans. L’histoire ? Je ne vais pas vous résumer ici les épisodes précédents, mais comme à son habitude, Kirkman avait imaginé un nouveau décor, prometteur de paix, mais menacé par le chaos, de nouveaux personnages, auxquels on pouvait s’attacher, ou que l’on allait aimer détester, de nouvelles perspectives pour les survivants. Fidèle à ses choix de toujours surprendre, de prendre ses lecteurs à contrepied, de ne garantir la vie sauve à aucun de ses héros, même les plus populaires et les plus anciens, Kirkman a donc décidé de tuer l’irréductible et increvable Rick Grimes, et même de le tuer deux fois, par deux figures de fils, l’une abjecte, l’autre héroïque. Une mort du père qui amorce la fin de l’histoire, la fin du chemin. Personnellement, j’avais toujours su que ça finirait ainsi, mais dans une sorte de futur très lointain, très hypothétique, comme avec nos êtres chers dans la vraie vie. On pourra tenir les habituels propos de circonstances, du style on respecte le choix de l’auteur, son intégrité artistique, etc. Mais on pourrait aussi rappeler que Kirkman avait dit il n’y a pas si longtemps qu’il pouvait encore écrire The Walking Dead pendant dix ans, jusqu’au numéro 300, qu’il avait plein d’idées, qu’il n’était pas prêt de se lasser… et nous non plus d’ailleurs. Et puis cet arrêt brutal, conforme au principe cher à l’auteur : emmener le lecteur là où il ne s’y attend pas, même si ça fait mal (voir la mort de Glen ou d’Andrea). Maigre consolation pour les lecteurs, dorénavant orphelins, comme Carl Grimes. Conan Doyle avait tué Sherlock Holmes, puis l’avait ressuscité sous la pression du lectorat, ça n’arrivera pas avec ce héros. Un scénariste plein d’idées qui ne veut pourtant pas écrire le récit de trop, une équipe artistique (dessinateur et encreur) qui s’en va au sommet de son art, un éditeur qui respecte les choix radicaux de ses créateurs, il y a de quoi alimenter beaucoup de regrets, surtout que, pendant ce temps, la série télé ne cesse de s’enfoncer dans la médiocrité, tout en étant reconduite saison après saison.

Pour comprendre un peu les raisons de cet arrêt, Kirkman s'explique longuement ici :
https://fr.ign.com/the-walking-dead-4/46942/news/the-walking-dead-arret-soudain-du-comics-et-lettre-aux-fans