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A la fois ce n'est pas lieu pour faire une critique complète du run de Tom King, et à la fois ça en est la conclusion donc j'en ai furieusement envie. Mais en même temps ce n'est pas la conclusion car il a prévu une série en 12 épisodes pour conclure. Et là on met justement le doigt sur un problème majeur de King sur Batman : il ne sait jamais dire stop, il fait sans cesse trop long sans cesse trop compliqué…


Donc finalement je la fais mon analyse complètement à chaud de ce run. Commençons par le positif. Il y aura le "Batman de King", on en parlera, on saura à quoi il fait référence, quels sont ses points saillants, sa manière d'être, ses épisodes types, ses combats. Un run, un vrai, clairement identifiable, avec ses gimmicks, ses temps forts, ses climax, ses révélations, ses effets de style, ses nouveaux personnages dans la continuité, sa mort d'un personnage important, sa nouvelle origine. L'autre énorme point positif que je voudrais souligner est sans surprise la relation Batman/Catwoman qui aura été poussée plus loin que jamais, avec un développement considérable tout du long. Le personnage de Gotham Girl était aussi une bouffé d'air frais, malheureusement on sait déjà quasi certainement que DC va la jeter au vide à ordure d'ici grand maximum 2 ans.


Maintenant si je prends une analyse plus locale, je noterai un bon début de run. Trois tomes qui m'ont vraiment plu, départ réussi suivi d'un quatrième tome beaucoup plus dispensable mais où au moins King nous proposait sa version jeune du chevalier noir. Et ensuite c'est le drame… Du fiasco qui suit - étrange mélange entre un rythme de publication effrénée, bi-mensuelle, enchaînant les micro arcs et une lenteur scénaristique mortelle censée nous représenter la longue dépression du héros qui s'enfonce dans le malheur à la même vitesse qu'une plume coule dans un marécage - certains épisodes surnagent un peu et réveillent le lecteur à moitié assoupi tant la litanie de "I am Batman" finit par sonner creuse. L'épisode du mariage, même s'il marquait plus la fin d'une torture beaucoup trop longue, était en lui-même bien fait. Le procès de Mister Freeze était excellent. Et ce City of Bane est un bon comics sur sa première moitié, permettant au couple star de l'ongoing de reprendre toute la lumière. Plus généralement il y a beaucoup d'épisodes qui si pris individuellement sont de qualité. Batman et Wonder Woman coincés pendant 10 ans à combattre la horde, c'était un bel exercice de style de Tom King, scénariste ingénieux et talentueux. Le double date était fun aussi. Mais pris comme un tout, tout se complique. Pas que le propos manque de clarté. Bien au contraire ! Il met 10 épisodes pour dire ce qu'on comprend en 2 ou 3. Il se répète sans cesse, il finit par tourner en rond dans son propos, dans son développement du personnage de Batman, de sa perception de lui même, de sa notion du devoir, du bonheur, de l'abnégation, de la morale. Tout ça est bien, intéressant, mais va à l'essentiel bon sang. Et ce mariage qui n'en finit pas. Et cette déchéance qui prend 3000 ans. Même ce City of Bane. Regardons concrètement ce qu'il s'est passé dans ce tome. Partie 1, présentation de la Gotham sous le règne de Bane, pseudo intrigue sur la cargaison de venom, et reformation du couple Bat/Cat. Partie 2 assez courte, l'assaut de Gotham par nos héros et l'application de leur grand plan prévu de longue date. Partie 3, un grand n'importe quoi qui oppose le Batman de Flashpoint à notre Batman une fois la chute de Bane établie, pour savoir si Batman va ou non abandonner le costume. C'est linéaire, c'est basique. Le seul rebondissement concerne l'existence de cette partie 3 et le rôle final du Batman Thomas Wayne, mais vu que déjà je suis intimement convaincu qu'il aurait fallu le laisser reposer en paix le pauvre, difficile de me faire avaler cette pilule. Donc finalement tout un tome pour raconter une histoire absolument sommaire, pas épique et prenante (pour un final ça la fiche mal !!!) mais heureusement sauvée par l'intrigue amoureuse entre nos héros. Même la confrontation avec Bane sent le réchauffé. L'intensité des affrontements du tome 2 et du tome 3 est perdu de longue date.


King avait vu très grand. Et il s'est essoufflé justement car il voulait tenir la distance trop longtemps sur la même idée. Des runs infiniment plus longs ont existé et sont devenus cultes. Geoff Johns sur Green Lantern, Claremont sur X-Men. Mais ils rebondissaient. Ils passaient d'une idée à l'autre. Ils enchaînaient. Se créaient de nouveaux fils rouges à tirer. Là King a voulu tenir une centaine d'épisodes sur la même intrigue, sur les mêmes piliers, sur quasiment le même cast de A à Z. Et on voit que ça ne marche pas, que si on ne renouvelle pas le sang, même l'un des scénaristes les plus talentueux de sa génération finit par se perdre.

WeaponX
6
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le 11 mars 2022

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