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Ce tome contient les 2 premières histoires de Dylan Dog, une série italienne, initialement publiées en 1986. Les 2 scénarios sont de Tiziano Sclaci. Ces BD sont en noir & banc.


L'aube des morts-vivants (dessins d'Angelo Stano) - Quelque part dans une belle villa londonienne, une femme en petite tenue se fait courser dans les couloirs par son mari. Elle finit par lui planter un ciseau dans la tête. Quelques jours après, Sybil Browning sonne à la porte de Dylan Dog, détective du surnaturel. Elle est quelque peu déstabilisée par le bruit qu'émet la sonnette, et encore plus par l'accueil de Groucho, son assistant. Elle finit par se trouver face à Dylan Dog et par lui demander son aide pour enquêter sur la véritable cause du décès de son mari. Elle dispose d'un unique point de départ : Xabaras, le nom du chercheur avec lequel son mari travaillait. En l'écoutant, Dylan Dog assemble les pièces d'une maquette de galion. Après il joue à la clarinette la sonate des trilles du Diable de Giuseppe Tartini. L'enquête commence.


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Jack l'éventreur (dessins de Gustavo Trigo) - Lors d'une séance de spiritisme, Sarah Sarandon (une médium) invoque l'esprit de Jack l'éventreur. La nuit suivante elle est assassinée ; son meurtrier a utilisé un couteau pour la taillader. Quelques jours après, Jane Sarandon vient trouver Dylan Dog pour l'engager, afin qu'il détermine l'identité du tueur de sa tante par alliance. L'inspecteur Bloch de Scotland Yard s'occupe de l'enquête pour le compte de la police officielle.


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Avec ce tome, Panini édite les 2 premières histoires de ce héros issu des fumettis. C'est une approche qui a ses avantages (commencer par le début), et ses défauts (il ne s'agit pas forcément des épisodes les plus impressionnants). Le lecteur découvre donc ce personnage comme les lecteurs italiens l'ont découvert en 1986, et dont ils suivent les aventures mensuelles depuis (plus de 300 épisodes en 2013). Tiziano Sclavi raconte 2 histoires comprenant un élément surnaturel, une dame en détresse venant demander l'aide d'un beau brun ténébreux, légèrement excentrique dont le trait de caractère le plus surprenant est l'usage répété d'un juron original "Nom d'un Judas funambule". Pour le reste, le personnage est construit sur le modèle de Sherlock Holmes. Au lieu de jouer du violon, il joue de la clarinette. S'il n'est pas cocaïnomane, il est un ancien alcoolique. Il dispose d'un assistant, son docteur Watson à lui. Il a toujours une longueur d'avance sur les personnages qui l'entourent. Il n'hésite pas à recourir à la violence quand le besoin s'en fait sentir. La première histoire repose sur des expérimentations donnant lieu à la création de morts-vivants dépourvus de toutes caractéristiques, et la deuxième à l'évocation de Jack l'éventreur uniquement pour son nom, aucune des autres spécificités de ses meurtres n'entre en ligne de compte.


La qualité la plus remarquable de Stano et Trigo est de donner une apparence très distincte à chaque personnage, et très crédible, sans être pour autant fade. Dylan Dog est un homme qui pourrait avoir entre 25 et 35 ans, bien mis de sa personne, sans être musculeux, svelte sans être outrageusement élégant. La ressemblance entre Groucho et l'acteur est satisfaisante. L'inspecteur Bloch est corpulent, chauve, sans que Stano ou Trigo exagèrent son apparence physique pour le rendre repoussant. Sybil Browning et Jane Sarandon sont élancées et belles, chacune avec un visage différent. Il est possible de remarquer que Trigo dispose d'une palette d'expression des visages plus étendue et plus nuancée que celle de Stano (assez limitée). L'un comme l'autre ne sont pas forcément très familier de Londres et de ses environs, mais ils ont fait le minimum de recherches nécessaires pour que les façades d'immeubles soient convaincantes. Stano insère plus de détails pour recréer les rues de Londres. L'un et l'autre se plie au cahier des charges qui semble imposer au moins un dessin de poitrine féminine dénudée par épisode. L'un comme l'autre conçoivent des mises en scène travaillées qui permettent d'apporter un intérêt visuel aux conversations (Trigo a tendance à recourir plus régulièrement aux cases composées uniquement d'une tête en train de parler).


Une fois ce tome refermé, le lecteur garde en souvenir des sensations visuelles différentes pour chacune des 2 parties. Angelo Stano reste à l'esprit par ses rues de Londres, la mise en scène de la conversation dans le train, l'aspect ironique de ses morts-vivants (difficile de prendre leur expression faciale au premier degré). Gustavo Trigo reste plus à l'esprit pour le jeu de ses acteurs, en particulier Jane Sarandon, mais aussi des personnes âgées un peu facétieuses. Le lecteur garde également en mémoire plusieurs particularités des histoires. Si la première est convenue du début jusqu'à la fin, elle permet de découvrir un héros un peu générique, et un faire-valoir unique en son genre. Sclavi ne se contente pas de demander au dessinateur de reproduire l'apparence de Groucho Marx (acteur comique irrésistible, Coffret Marx Brothers), il reproduit également fidèlement son type d'humour (Pensées, répliques et anecdotes), à la fois absurde et unique. La deuxième histoire est moins convenue, avec un rythme plus soutenu et une narration plus fluide, pour un suspense plus engageant, et un personnage féminin principal très attachant.


Avec ce premier tome, Panini propose aux lecteurs de découvrir Dylan Dog par le commencement. Ces premières fois permettent de découvrir le principe de la série (des enquêtes réalisées par un personnage atypique, avec une touche de surnaturel), au travers de 2 cas (l'un très basique, l'autre plus original), avec des personnages qui restent superficiels (sauf pour Groucho dont Sclavi récrée avec efficacité le personnage). Pour le lecteur déjà attaché à Dylan Dog, c'est une chance de pouvoir découvrir l'origine de sa série (4 étoiles). Pour le lecteur néophyte, ce sont des histoires faciles à lire qui présentent le personnage et qui donnent envie d'en lire plus (3 étoiles). Ça tombe bien puisqu'en 2013 est également parue une réédition de 4 histoires en couleurs : Dylan Dog deluxe tome 1 datant de 2008.

Presence
6
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le 26 mars 2019

Critique lue 108 fois

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