Le principal point noir: si vous ne connaissez pas la Doom Patrol et spécifiquement la période Morrison, vous allez vous sentir mis à l'écart et pas de façon polie.
Way présuppose que vous avez lu ce qu'il a lu et donc ne se donne jamais la peine d'expliquer ou de contextualiser les personnages et thèmes qu'il n'a pas spécifiquement créés. Et c'est donc très mal écrit pour un néophyte et c'est, pour moi, une des pires tares que peut avoir un comic-book.
Robot Man et Larry Trainor vous seront complètement inconnus avant et après la lecture et vous ne comprendrez pas pourquoi il y a des interludes avec un "Chief". Et c'est nul comme façon de faire.
Les deux premiers numéros sont à la limite de l'incompréhensible. On arrive à capter qui est cette ambulancière et son co-équipier mais tout le reste n'a aucun sens. Heureusement, les 4 suivants viennent mettre un fil narratif qui relie les parties jusqu'à lors absconses.
Et lorsqu'il se donne la peine d'expliquer ce qu'il raconte, ça peut donner d'excellentes choses comme les origines de l'ambulancière racontée façon "Histoire du comic-book à travers les âges". L'histoire générale est bonne bien qu'un peu trop triste pour moi, j'aime trop ce personnage pour qu'il lui arrive ce genre de trucs.
Alors que le dessin n'était vraiment pas le point fort de la période Morrison, ici on a le droit à Nick Derington qui justifie à lui seul la douleur des premiers numéros. Un dessin propre et clair qui contraste avec une imagerie parfois violente. Sans lui, la série aurait été nettement moins agréable à lire.
Une fois les nouveaux personnages présentés, il est temps de ressortir l'ennemi emblématique de la période Morrison pour le mélanger à ceux nouvellement créés et qui seront le centre de Milk Wars, le cross-over des titres Young Animal avec le DCU dans un bien beau bordel.
Mais nous n'en sommes pas là.
Le #7 fleure bon la première époque de Doom Patrol, celle de Arnold Drake: le Chef, ses ennemis barrés et la Doom Patrol composée de 3 éléments. Bien entendu, vient s'ajouter à cela les délires à la Morrison. Mais le mélange prend très bien, c'est très fun à lire. Le dessin est de Mike Allred, tant qu'à prendre un remplaçant, autant piocher dans le haut de gamme.
Les #8-11 composent le cœur du second arc avec, donc, le retour attendu et deux nouveaux ennemis, les fils épars qui se resserrent et une conclusion absolument satisfaisante pour cette fin de run. On est nettement moins paumés que dans la première partie, les personnages sont campés et les idées foutraques maîtrisées. Derington est toujours autant un plaisir à regarder.
Le dernier numéro est dessiné par Tom Fowler et est une aventure "Pendant ce temps". Comme on y développe des personnages, même si ce n'est pas franchement original, c'est une bonne lecture. Peut-être l'aurais-je éditée en #11 mais peut-être que ça m'aurait énervé de voir interrompre l'intrigue principale.
Cette reprise par Way et Derington de la Doom Patrol aura été un peu compliquée sur le début mais ils ont su terminer comme il le fallait pour avoir envie d'en vouloir plus.

RawhideKid
8
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le 13 août 2020

Critique lue 103 fois

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