Agréable surprise à regarder plutôt qu'à lire :)

Manga :

Je m'attendais à lire un shōnen assez classique. Dès le premier chapitre, on se laisse surprendre par le monde cruel et sanglant que décrit l'œuvre. Néanmoins, on y trouve quelques touches d'humour apportées par le héros, parfois un peu naïf. Les dessins sont caractéristiques de leur époque, simples, mais efficaces pour dépeindre avec précision chaque aspect de l'histoire.

Pour résumer l'œuvre rapidement, on suit un personnage qui a perdu ses membres qui ont été offerts à 48 démons par son père pour lui permettre de devenir maitre du pays. Après avoir été soigné par un médecin qui va lui créer un corps artificiel. Il part combattre les démons qui lui ont pris son corps pour récupérer ce qui lui appartient.

Petite critique :

Malheureusement, il y a quelques petits défauts. La conclusion est précipitée. De plus, le monde de Hyakkimaru, le personnage principal, devient assez enfantin, avec des blagues récurrentes et une facilité déconcertante à éliminer n'importe quel démon, ce qui atténue la tension avant chaque confrontation avec l'un d'entre eux.

Animé :

Cela se produit assez rarement, mais j'ai trouvé davantage de plaisir à regarder l'anime. C'est une situation assez exceptionnelle, car le manga a été adapté en anime plus de 50 ans après sa création.

Comme toujours, le studio MAPPA nous offre des illustrations de grande qualité, sans négliger la moindre scène. Aucune forme de censure n'est présente, ce qui confère une intensité sanglante bien plus marquée, créant ainsi un contraste significatif avec le manga. Le côté comique du héros a totalement disparu, transformant ainsi l'ambiance générale de l'œuvre.

Le principal atout de cette adaptation réside dans l'élimination du manichéisme constant présent dans le manga. Le père sacrifie son fils pour garantir la prospérité de son État, qui est accablé par la maladie et les guerres des samouraïs. Il agit en suivant sa propre morale, sans remettre en cause ses décisions.

Hyakkimaru ne retrouve pratiquement jamais de sensation tout au long de l'animé. À chaque fois qu'il récupère un membre, la douleur est inévitable et nécessitant un temps d'adaptation. Cela renforce notre compassion envers lui, qui est traité comme un paria par sa propre famille en raison de sa décision, jugée égoïste, de rompre le pacte pour récupérer son corps.

Tout au long de l'œuvre, la question qui se pose de manière récurrente est la suivante : "Doit-il persévérer ou se sacrifier pour le bien de son peuple ?" Cette interrogation remet en question l'importance de la morale et soulève la question fondamentale de savoir au nom de quoi un être humain a le droit de sacrifier un autre être humain.

À vous de vous faire votre avis.