Les comics n'en sont pas à leur premier exercice du genre. Imaginer un monde où le bloc soviétique serait sorti victorieux de la guerre froide est un grand classique de la bande dessinée. On pense tout de suite au Superman : Red Son, l'une des meilleurs aventures du fameux héros au slip rouge.


Valiant ne réinvente donc pas les codes du comics avec ce nouveau run. Bien au contraire, les auteurs de ce crossover répètent une formule qui avait déjà très bien fonctionné avec leurs prédécesseurs : Rai 4001 A.D. et Book of Death. Ladite formule est très simple à reproduire : on raconte une histoire sous la forme d'une mini-série de 4 chapitres, que l'on ponctue de chapitres uniques se concentrant sur les différents personnages du récit. Simple et efficace, cette structure narrative permet ainsi de ne pas perdre le fil du récit principal tout en prenant le temps de développer le nouvel univers imaginé par leurs auteurs : le Stalineverse.


Dans cette réalité alternative, les communistes, menés par un Poutine très vindicatif, ont pris le contrôle du monde. La Statue de la Liberté est tombée, les super héros Valiant sont devenus des marionnettes manipulées par le bureau politique soviétique et Divinity a perdu tout rapport à la réalité. Seul Colin King, le plus british des ninjas, se rappelle de l'ancien monde disparu. Faisant équipe avec Toyo Harada, celui-ci va alors tenter de rendre la mémoire à Divinity pour rendre à la réalité sa forme véritable.


Tout l'intérêt de cette dernière partie de Divinity réside dans le récit de l'alternative communiste de chacun de nos héros. La réécriture de leur histoire et de leur personnalité permet au lecteur de découvrir un nouvel aspect de chacun d'eux tout en préservant les liens les plus forts avec leur vie précédente. Petit bémol, la fin se trouve être particulièrement décevante. Ressemblant pour beaucoup à celle du second tome, la rapidité avec laquelle elle est expédiée n'arrive évidemment pas à aussi bien convaincre.


Malgré tout, le Stalineverse conclue très bien cette trilogie Divinity et finit de poser les bases d'un nouveau personnage avec qui il faudra désormais compter. Une lecture à ne pas manquer.

AymericBeatrix
8
Écrit par

Créée

le 29 févr. 2020

Critique lue 92 fois

Captain Frisbee

Écrit par

Critique lue 92 fois

Du même critique

58 minutes pour vivre
AymericBeatrix
5

58 minutes de trop

Il est difficile de passer après Alan Rickman. Surtout quand on s'appelle William Sadler et qu'on finit par faire du Tai Chi tout nu devant la télé. Plus largement, il est difficile de passer après...

le 8 déc. 2019

3 j'aime

Sex Education
AymericBeatrix
8

Ou comment briser des tabous en douceur

Sex Education arrive 15 ans trop tard! Pourquoi n'a-t-on pas pu regarder ça quand on était jeunes? On se serait senti moins seuls! On n'aurait pas flippé autant! Enfin bon, le mal est réparé. Grâce à...

le 24 janv. 2020

2 j'aime

Captain Fantastic
AymericBeatrix
9

L'héroïsme d'un quotidien insensé

Ce film pourrait n'être qu'une simple critique du modèle social actuel et de ses dérives les plus ignobles : déterminisme social, consumérisme indécent, abrutissement généralisé, rupture des liens...

le 4 janv. 2020

2 j'aime