Sixième tome de Sin City, celui-ci se différencie par sa forme, vis-à-vis des autres. Il n'y a, ici, pas une seule et même histoire mais un recueil de plusieurs courts récits, allant de 3 à 23 planches. Si ce format, pour ce qu'il a d'étonnant, pourrai être plaisant en offrant de nombreuses histoires passionnantes, on voit plutôt que Miller s'est vraiment centré sur ce que le titre promet : des filles et des flingues. Le tout avec un manque de considération, de poésie et d'intérêt qui n'en est que plus remarquable.

On notera quelques histoires particulièrement marquantes comme Just Another Saturday Night qui ramène Marv' en héro. Le soir au Hartigan retrouve Nancy, Marv', totalement saoul, va cogner du fils de bourgeois. C'est gros, c'est mesquin et on ne retrouve pas la beauté des débuts de Sin City.
On retrouve Marv' dans Silent Night, une histoire version simplifiée de celle de Nancy : Marv' vient sauver une gamine qui a été enlevée pour être violée. C'est assez beau visuellement mais l'histoire manque clairement d'intérêt et sonne comme un proto-Hartigan.
Soulignons le Behind Door Number Three, qui, avec quelques pages, nous ramène dans la vieillie ville pour nous laisser voir Wendy après la mort de Marv', mais aussi Gail et Miho. C'est un plaisir.
Fat Man and Little Boy offre, pour sa part, un retour, sans intérêt sur le duo Klump & Schlubb. Histoire courte et vide de toute forme d'intérêt pour le lecteur.

A côté de ça, Miller offre quelques histoires où il s'intéresse à la mise en couleur. Notamment via le personnage de Delia, une tueuse à gage, qui est formée, entrainée et acceptée dans ce tome via 3 histoires : Blue Eyes, Wrong Turn et Wrong Track. Seul Wrong Turn a la chance d'avoir une écriture intéressante. La présence de bleu est assez bien utilisé et rend le personnage assez intriguant et très sensuel. Ces 3 histoires servent de prequel au dernier tome de Sin city : L'Enfer en Retour.
On a également de grands aplats de couleurs avec le rose bonbon dégueulasse de Daddy's little girl. Cette histoire, qui respire beaucoup trop le « A dame to kill » est assez intéressante mais bien trop sous-exploitée. Et l'aplat n'a pas d'intérêt.
On ne comprendra pas non plus sa présence dans The Babe wore Red, qui nous raconte comme Dwight (de retour) va sauver une jeune femme, habillée en rouge, qui était sur les lieux d'un crime. Rapide et efficace, ce pauvre Dwight n'aura donc jamais de scénario plus développé depuis la mort d'Ava ?

Deux autres histoires sortent du lot : le démoniaque Rats, ode à la folie et surtout The Customer is always Right. Ce-dernier récit, très court, n'en reste pas moins très beau et nous montre avec brutalité ce qui fait l'essence de Sin City : les femmes, la mort, l'amour. Le plus réussi pour l'écriture et le dessin.

On regrettera donc que l'écriture soit rarement au niveau, que le dessin ne le soit que sur certaines histoires et surtout par l'utilisation abusé de certains objets (aplats, scénarios déjà utilisés) qui donnent le sentiment d'avoir entre les mains des travaux préparatoire.
Frank Miller peine à convaincre vu la qualité du titre et on se demande ce que cela annonce pour la fin de Sin City.
mavhoc
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le 19 mars 2015

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mavhoc

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