Le fond :


Contrairement à ce que j'ai pu lire ici ou là, son propos est parfaitement juste et justifié : la création artistique occidentale est gérée à plus de 90 % par des hommes blancs, sa production s'en ressent et l'autrice démarre d'ailleurs son propos en l'expliquant chiffres à l'appui, on ne peut pas la taxer d'exagératrice. Analyser nos médias culturels tel qu'elle le fait est utile.


Lire dans certaines critiques que ça ne l'est pas en est justement la preuve : on est tellement habitué à ces clichés que les remettre en question paraît anormal et futile. Pour que ça parle à certains il faudrait sans doute inverser complètement la représentativité et faire du female gaze dans toutes les productions à venir.


Son travail fait sens parce que ces représentations ont un fort impact sur notre comportement et nos mentalités, qu'on en soit conscient ou non, quel que soit son sexe, sa couleur de peau, son orientation sexuelle, etc. C'est de là, en autre, que vient le sexisme intégré chez les femmes, la difficulté de faire son coming out, la perception négatives qu'ont certains enfants racisés de leur couleur de peau et j'en passe.


Et puis à ceux qui considèrent que c'est inutile : rien ne force les personnes que le sujet indiffère à lire cette BD, les critiques de cinéma m'emmerdent avec leur élitisme à la con, j'éteins ma radio quand passe "On aura tout vu" sur France Inter (on est tellement formidaaaaaaaaaaaaaaaaable).


Enfin si on sortait plus souvent de ces clichés on aurait plus d'originalité dans les scénarios, romans, etc. Perso j'ai de moins en moins envie de me mettre devant un film ou une série à cause du manque d'originalité du scenario. J'ai l'impression de perdre mon temps devant le énième polar d'un journaliste blanc hétéro qui poursuit un autre homme blanc tueur en série à la sexualité détraquée. C'est aussi vrai dans les livres d'ailleurs, je désespère de lire de la fantasy avec un univers qui ne soit pas patriarcal ou simplement misogyne, c'est de la fiction bordel, l'auteur peut bien inventer la parité dans son histoire, ça aurait le mérite de donner plus de situations inattendues.


La forme


Pour la citer : Berk.


C'est, à mes yeux, une BD pour un public (très) jeune. Je n'ai pas apprécie son humour et j'ai souvent détesté le style d'argumentation, typique de l'ado qui a tout vu tout vécu et qui t'apprend la vie.


Exemples :



  • ça + ci = naze/nul.

  • "Pas assez viril (berk). "

  • "Nope ça existe pas déso." (failli fermer définitivement la BD en lisant suissi).

  • Des petits personnages qui vomissent à côté du mot "viol" (ah bah merci, heureusement que t'es là).

  • "Stop juger les tenues! Stop juger les vies sexuelles! [...] A la place faites des choses fun, comme : du roller, des blagues ou penser à JCV." (Pitié...)


Sans compter que le style de dessin m'a fait saigner les yeux. Elle s'améliore avec le temps mais je n'aime pas son coup de crayon. J'aime aussi les décors dans une BD, là il y en a pas mais c'est pas plus mal car c'est déjà un peu brouillon sous sa forme actuelle.


Bref la démarche est cool, l'autrice maîtrise son sujet, utile pour sensibiliser un public jeune à la question, mais, pour ma part, je ne lirai plus Marion Malle.

Lapetitecogne
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le 15 mai 2020

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